École anglaise ; vers 1700. "Portrait d'un gentleman".... Lot 42

École anglaise ; vers 1700. "Portrait d'un gentleman". Huile sur toile. Présente des repeints et des restaurations. Mesures : 186 x 83,5 cm. Avec un regard pénétrant, le protagoniste de la scène fixe ses yeux sur le spectateur. Son visage sérieux, aux tons chair rose, maintient un geste de dignité qui s'harmonise avec la posture adoptée par le portraituré. Ses vêtements, apparemment décontractés, montrent à la fois la virtuosité de l'artiste à refléter la texture du velours, ainsi que le pouvoir d'achat du principal protagoniste. Au niveau formel, on remarque la précision du coup de pinceau, concentré sur un détail exagéré ; une composition très équilibrée grâce à sa structure triangulaire ; et un chromatisme avec des tons disposés de manière à mettre en valeur la figure, surtout le visage, par le contraste entre les couleurs neutres de l'arrière-plan et les couleurs chaudes du premier plan. La lumière joue un rôle fondamental, en focalisant le regard dès le premier instant sur le visage du portraituré, puisqu'il s'agit de la zone la plus éclairée, et les ombres relèguent le reste des éléments à une position secondaire. Au XVIIe siècle, le panorama du portrait européen est varié et large, avec de nombreuses influences et largement déterminé par le goût de la clientèle et du peintre lui-même. Cependant, c'est au cours de ce siècle que naît un nouveau concept du portrait, qui évoluera tout au long du siècle et unifiera toutes les écoles nationales : la volonté de saisir à l'effigie de l'être humain sa personnalité et son caractère, au-delà de sa réalité extérieure et de son rang social. Au cours du siècle précédent, le portrait s'était consolidé dans les classes supérieures et n'était plus réservé à la seule cour. Pour cette raison, les formules du genre, au fur et à mesure que le XVIIe siècle progressait et plus encore au XVIIIe siècle, allaient se détendre et s'éloigner des représentations officielles ostentatoires et symboliques typiques de l'appareil baroque. D'autre part, le XVIIIe siècle réagira contre l'étiquette rigide du siècle précédent par une conception plus humaine et individuelle de la vie, et cela se reflétera dans tous les domaines, depuis le mobilier qui devient plus petit et plus confortable, remplaçant les grands meubles dorés et sculptés, jusqu'au portrait lui-même, qui en viendra à se passer, comme on le voit ici, de tout élément symbolique ou scénographique pour saisir l'individu plutôt que le personnage.