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Lot n° 1122

Joseph Stieler

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Joseph Stieler 1781 Mayence - 1858 Munich Adelaide Schiasetti Portrait de hanche vers la droite. Huile sur toile. 67 x 54 cm. Doublée. Reste du cadre. Cadre de la photo. Au dos de la toile doublée, une inscription probablement transcrite (de manière erronée) de l'original : "Adelaide Schinselli [sic] née / de parents romains à / Chambay en 1801. / élevée à Mayland / peinte à Munich en / 1820 par J. Stieler". - Au dos du cadre, étiquette adhésive "Königliche Neue Pinakothek. / A. Königl. Familiengut / I. / Neues Inventar / Nr. 543" (la numérotation en rouge). - Ebda. Étiquette adhésive avec les armoiries royales bavaroises, entourée de la mention "Gemälde Sammlung Sr Königl. Hoheit / des Kronprinzen ... 1825". - Sur le cadre également une étiquette papier avec ms. Transcription de la désignation susmentionnée sur la toile. Adelaide Schiasetti ! Les représentations de la jeune mezzo-soprano italienne à l'opéra de la cour de Munich n'enthousiasmaient pas seulement le public, mais aussi la famille royale bavaroise. Dans ses rôles d'opéras de Rossini mais aussi de Mozart, elle a été acclamée et les critiques ont eu des mots très bienveillants à son égard. Elle a chanté devant le couple royal bavarois dans un cadre privé, la rumeur veut que la reine lui ait offert un cœur serti de diamants en guise de remerciement. Et le prince héritier de Bavière, particulièrement sensible aux charmes de ses contemporaines, s'enflamma de passion ! D'où vient cette connaissance d'une chanteuse aujourd'hui presque oubliée ? Ce n'est autre qu'Henry Beyle, qui deviendra mondialement célèbre sous son pseudonyme "Stendhal", qui nous a transmis les faits les plus importants dans ses correspondances - Stendhal, entré dans l'histoire de la littérature avec des œuvres aussi célèbres que "De l'Amour" (1822), "Le Rouge et le Noir" (1830) et la "Chartreuse de Parme" (1839), également très populaire en Allemagne. Rétrospectivement, le grand amour de Stendhal pour l'Italie et surtout pour l'opéra italien est parfois passé à l'arrière-plan derrière sa renommée d'écrivain. Et pourtant, nous devons beaucoup à cette passion concernant "notre" chanteuse. Stendhal était ami avec la famille Schiasetti à l'époque où il vivait à Milan, le père d'Adélaïde, Fortunato, un général napoléonien, et le poète passaient beaucoup de temps ensemble. C'est également Stendhal qui a soutenu de son mieux la formation d'Adélaïde et surtout sa carrière de chanteuse, après le décès prématuré de son père en 1813, qui a plongé la famille dans la précarité financière. Stendhal appréciait également les représentations de chant privées lors de leur villégiature d'été commune à Varèse. Il rapporta avec empathie les premiers succès de la mezzo-soprano à Munich, où elle était engagée depuis 1818. L'Opéra de Munich comptait parmi les maisons qui - bien que dotées de moyens financiers modestes - propageaient l'opéra italien à outrance. Peu après les premières représentations en Italie, le public munichois pouvait déjà se réjouir des dernières créations du "pays du désir". Avec sa voix, Schiasetti enchantait la ville de résidence : "Dlle. Schiasetti a prouvé tout au long de la saison ce qu'un seul talent exceptionnel est capable de faire avec sa si grande application et sa volonté remarquable pour la marche de tout un établissement, même avec des moyens limités (sa voix est en effet mezzo soprano)". (Allgemeine Musikalische Zeitung, mit besonderer Rücksicht auf den österreichischen Kaiserstaat, n° 54, 7 juillet 1821, "Musikalischer Bericht aus München", sp. 425). Stendhal ne se lassa pas non plus de lui faciliter le passage à Paris, où elle devait s'installer en 1824. Une grande perte pour Munich : "Sgra. Schiasetti a reçu et, d'après ce que l'on dit, déjà accepté une très bonne réputation à l'opéra italien de Paris. - Cette perte est très sensible et difficilement remplaçable même par une plus grande chanteuse, car la grâce et la douceur de tout son être sont d'une rareté enchanteresse". (Abend-Zeitung. Wegweiser im Gebiete der Künste und Wissenschaften, n° 19, 22 janvier 1824, p. 76). Et même si elle n'obtint pas à Paris les succès auxquels elle était habituée à Munich, Stendhal s'efforça sans cesse de la promouvoir dans son rôle de critique musical. La presse germanophone rapporta également le succès mitigé à Paris, causé entre autres par des tentatives de boycott de la part du public : "Mlle Schiasetti s'est produite au cours de ce mois en tant qu'Isabella dans l'opéra de Rossini : L'Italiana in Algeri. On a pu entendre quelques sifflements. La jeune et bonne cantatrice, dit l'Etoile, ne sera pas étrangère à l'espèce de créatures fétides dont émanent ces vexations [.]" (Münchener politische Zeitung, n° 281, 25 novembre 1824, p. 1500). La Schiasetti" partagea son destin de chanteuse avec bon nombre de ses collègues : Après une ascension fulgurante au royaume de l'art du chant, une lente et presque complète désaffection s'est installée.

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