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Lot n° 140

Ecole FLAMANDE du début du XVIIe siècle, suiveur...

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Ecole FLAMANDE du début du XVIIe siècle, suiveur du Tiziano Vecellio (1488-1576), dit LE TITIEN. Vénus au miroir, recevant les hommages de Vulcain. Huile sur toile. Hauteur : 127 cm. Largeur : 194 cm. (Accidents et restaurations, rentoilée). Provenance : - Offert, selon la tradition familiale, par Jacques Ier de Monaco à Jacques Regnault de Bouttemont, bailli de Tessy, conseiller du Roi, assesseur du bailliage et vicomte de Torigny et bailli de Moyon. - Par descendance directe. Notre tableau est une très originale et intéressante variation de la Vénus au Miroir de 1555, dont il existe une version autographe (Washington, The National Gallery of Art, inv. 1937.1.34) et plus d une vingtaine de versions d atelier, avec variantes. Il semble que l artiste avait gardé cette uvre dans sa collection pendant 20 ans, ce qui faisait que nombreux commanditaires, la voyant, en demandaient leur exemplaire. Une version du tableau, avec Vénus partiellement couverte d une chemise, fit ensuite partie de la collection de Philippe II, fut copié par Rubens, ce qui amplifia la diffusion de l image, surtout dans les pays sous domination Habsbourg. Par rapport à la version originale, notre tableau est complété par toute la partie de droite, avec ce Vulcain casqué, sortant du feu de sa forge, et qui semble comme hypnotisé par la beauté nue de Vénus. Notons qu il porte sur la tête un cabasset, élément d armure équipant l infanterie espagnole depuis la fin du XVIe siècle jusqu à la fin de la guerre de Trente Ans (1618-1648), période pendant laquelle elle était constamment factionnée en Flandres. Cette image très sensuelle de la déesse païenne, réalisée dans les années de maturité du maître vénitien, rejoint la collection du roi d Espagne Philippe II, en 1567, à un moment où un changement de goût très clair commence à s opérer dans la haute société cultivée catholique, à la suite du Concile de Trente : les sujets légers et mythologiques, que l on associe à cette société humaniste libérale de la Renaissance, que l on estime co-responsable du malheur de la Réforme, sont délaissés, au profit de thème plus chrétien. En témoigne, dans les mêmes années, l énergie déployée par le monarque dans le chantier du monastère royal de l Escorial, pour lequel, justement, Titien réalisa plusieurs commandes. La Vénus de Bouttemont - Grimaldi Par Blandine Hirschauer, étudiante à l'Université de Paris. Des Grimaldi en Normandie En 1715, Jacques IV de Goyon épouse Louise-Hippolyte Grimaldi, fille aînée et héritière du prince de Monaco. A la mort de son épouse, en 1731 il devient Jacques 1er de Monaco, duc de Valentinois et pair de France « sire de Matignon, comte de Thorigni, baron de Saint-Lô ». « Le petit Versailles de la Normandie » (Abbé Godefroy) Il faut ici reprendre l excellent ouvrage de l Abbé Godefroy (Une célèbre Baronnie normande, Gallica, 1897) qui décrit avec précision l amour des princes pour leur château en Normandie. « Ce prince, qui ne cessa d embellir son magnifique château de Torigni » avec de « superbes collections artistiques ». Un éparpillement des uvres à la Révolution A la Révolution, un administrateur et un artiste-peintre vont faire l inventaire du château dudit « citoyen Grimaldi-Monaco ». Ils décrivent un « nombre considérable de tableaux ( ) parmi lesquels il s en trouve de nos plus grands maîtres » « il y en a de l Ecole française, italienne et flamande. On a du plaisir à y rencontrer des morceaux de Le Sueur, ( ), du Tintoret, de l Ecole du Titien, de Vanloo et autres ». Malheureusement « un certain nombre de chefs-d uvre, existant à l époque de l inventaire ont disparu » et en effet, en 1793, près de 282 tableaux de toutes grandeurs sont vendus par les révolutionnaires. L Abbé Godefroy explique en 1897 déjà que « plusieurs maisons de la ville et des environs renferment encore quelques débris de ce trésor artistique ». L iconographie des uvres du château de Jacques Ier M. Lucien Degron en 1893, s effrayait de la « débauche des nudités » du château de Thorigny. Outre cette débauche relatée dans plusieurs textes il est intéressant de voir l importance du thème de Mars et Vénus dans les collections du château de Thorigny et plus généralement dans les collections des Palais des Grimaldi. Prenons par exemple, cette vente du 24 mars 1897 à l Hôtel Drouot recelant un coffre provenant du château de Thorigny représentant Mars : "95 - Coffre de la fin du XVIe siècle (...) à cariatides d'angles, Mars et le Temps". Et l inventaire du palais de Monaco (1604-1731) par L.-H. Labande qui recèle un nombre important de références à Vénus (près de 70) et à Mars. Quelques exemples, parmi les plus pertinents : "649. Autre, représentant Vénus et Mars, long 6 pans 1/2 et haut 4 pans... Original très bon." "1761. Autre, représentant la Toilette de Vénus, longue 2 p

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