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Lot n° 4

GIORGIO DE CHIRICO (1888-1978) LA MUSE, 1974 Huile...

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GIORGIO DE CHIRICO (1888-1978) LA MUSE, 1974 Huile sur papier marouflé sur panneau Signée en bas à droite Oil on paper layed on panel; signed lower right 25,4 x 18,3 CM • 10 x 7 1/4 IN. Un certificat de la Fondation Giorgio e Isa de Chirico sera remis à l'acquéreur. PROVENANCE Vente, Briest Scp., Paris, 18 avril 1991, lot 149. Acquis au cours de cette vente par l’actuel propriétaire. Collection particulière, Belgique. EXPOSITION Paul Delvaux. Aux sources de l'œuvre, Bruxelles, Musée d’Ixelles, 1er octobre 2010 - 16 janvier 2011. ŒUVRES EN RAPPORT Le matin de la Muse (Il mattino della musa), 1973, aquarelle sur carton, 36 x 25 CM, Fondation Giorgio e Isa de Chirico, Rome Le matin des Muses (Il mattino delle muse), 1972, huile sur toile, 80 x 60 CM, Fondation Giorgio e Isa de Chirico, Rome "Mais voilà que cette silhouette et cette ombre devenaient peu à peu obsédantes et commençaient à prendre dans mon esprit une place prépondérante. Maintenant cette ombre joue un rôle important dans ma vie". Giorgio de Chirico "Ressort capital du fantastique, le vide est, justement parce qu’il ne se passe rien, le lieu possible de toutes les actions possibles, le lieu de l’attente. Au vide est associée l’angoisse, parce que qui dit vide dit possibilité d’une irruption soudaine, imprévue, de nature terrible ou, au moins, surprenante. […] Il est effrayant parce qu’il peut évoquer un lieu abandonné, d’où toute vie s’est retirée, une ville morte, un pays désert, où il s’est passé une action dramatique qui a fait le vide, en détruisant tout ce qui vivait ; il est plus effrayant encore lorsque dans ces ruines ou dans cette ville neuve, intacte et inhabitée, quelque chose se passera…" Giorgio de Chirico. Avec Carlo Carrà, il formule l’esthétique de la "Pittura metafisica", peinture qui projetait sur la toile des espaces métaphysiques d’une profonde mélancolie, d’une grande solitude, chargés d’une angoisse présente dans les moindres recoins. Ce sont des décors kafkaïens plongés dans des couleurs mélancoliques. Les objets déploient une vie menaçante. La puissance d’expression des espaces vides et silencieux est encore renforcée lorsque les sculptures sont remplacées par des "manichini" (mannequins), des fantômes de cuir et de bois. Des ombres dont l’origine demeure inconnue tombent sur les places. Placés dans ces espaces vides, les mannequins deviennent des idoles anonymes. L’étrangeté des objets familiers est complète. Ce qui la produit, le fait qu’ils soient placés dans un environnement auquel ils n’appartiennent pas et dans lequel on n’attend pas leur présence, crée le choc de la désillusion. Le spectateur est contraint de percevoir une seconde réalité onirique et de s’y confronter. Cette collusion paradoxale et illogique entre des domaines contradictoires, dont l’inventeur expressément cité par De Chirico, est Nietzsche, deviendra plus tard le fondement de l’esthétique surréaliste. Pour De Chirico, Nietzsche et Schopenhauer "furent les premiers à enseigner la profonde signification du non-sens de la vie." 1 1 Ingo F. Walther, Ruhrberg, Schneckenburger, Fricke, Honnef, L’Art au XXe siècle, Taschen, Köhln, 2014, p. 139

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