WILLEM DE KOONING (Rotterdam 1904-1997 New York) Sans... Lot 3444

WILLEM DE KOONING (Rotterdam 1904-1997 New York) Sans titre. 1973/75. Huile et gouache sur papier sur carton. Signé en bas à droite : De Kooning. En outre, deux autres signatures dans la marge inférieure sont difficiles à lire : De Kooning. 45 × 60 cm. Provenance : - Marlborough Galleria d'Arte, Rome (étiquette au verso). - Collection privée européenne. - Acquis par le propriétaire actuel auprès de la collection ci-dessus, depuis lors collection privée Suisse. Willem de Kooning est né à Rotterdam en 1904, le plus jeune de cinq enfants. Son père, négociant en vins et fabricant de boissons, a quitté la famille deux ans plus tard. Le jeune Willem a grandi avec sa mère, qui travaillait comme barmaid dans un bar du port de Rotterdam. Probablement en raison de l'évolution de ses relations avec les hommes, il entretient une sorte de relation amour-haine avec sa mère, qui se reflète dans l'image ambivalente qu'il a des femmes dans son œuvre artistique ultérieure. En 1916, il commence un apprentissage de graphiste, en 1920, il devient décorateur d'intérieur dans les grands magasins Cohn & Donay et, influencé par le mouvement émergent De Stijl, il suit des cours du soir à l'Academie voor Beeldende Kunsten en Technische Wetenschappfen, dont il sort diplômé en 1924. Il profite des deux années suivantes pour voyager en Belgique et en Hollande, y visite les académies d'art et décide de quitter l'Europe pour l'Amérique en 1926. Se cachant sur un cargo, il a immigré, mais n'a obtenu la nationalité américaine qu'en 1962. Il a d'abord gagné sa vie en tant qu'artisan, puis s'est installé à New York en 1927 et y a travaillé comme artiste commercial. Son nouveau départ aux États-Unis et la scène artistique florissante de New York ont amené le jeune peintre à repenser sa conception de l'art. Soutenu d'une part par son partenariat d'atelier avec David Smith et Arshile Gorky et d'autre part par l'opportunité de participer à la WPA, le vaste programme d'aide aux artistes de l'administration Roosevelt pendant la Grande Dépression, De Kooning se consacre entièrement à la peinture au milieu des années 1930. En 1948, il a eu sa première exposition solo à la galerie de Charles Egan, Josef Albers l'a invité à enseigner au Black Mountain College, le Museum of Modern Art a fait un achat et Alfred H. Barr, le légendaire directeur fondateur du MoMA, lui a proposé de participer à la 25e Biennale de Venise avec Jackson Pollock en 1950, ce qui a marqué sa percée internationale. L'amitié initiale avec Pollock se transforme en rivalité au fil du temps, ce qui est toutefois très fructueux pour l'œuvre artistique des deux artistes. Lorsqu'il s'installe à Springs, à East Hampton, à la fin des années 1950, il se tourne exclusivement vers les paysages abstraits et expressifs en 1957 et s'éloigne du thème autrement dominant du nu féminin jusque vers 1963. Le grand succès de son exposition de paysages avec Sidney Jannis lui vaut d'être invité à la IIe Documenta. Après avoir déménagé et profondément remanié son atelier, de Kooning se tourne à nouveau vers les "images de femmes" au milieu des années 1960, mais cette fois en étroite relation avec les peintures de paysages. En 1964, il a reçu la médaille présidentielle de la liberté et a participé à la IIIe Documenta. Le Pop Art naissant préoccupe beaucoup Willem de Kooning, qui a maintenant la soixantaine. Il n'a pas trouvé d'approche et a eu du mal à apprécier le nouveau jeune mouvement artistique. En même temps, il craignait pour sa propre carrière. Les années 1970 sont marquées d'une part par une grande puissance créatrice et une grande créativité, mais d'autre part aussi par son alcoolisme croissant et ses conséquences. Au début des années 1980, on a diagnostiqué chez de Kooning la maladie d'Alzheimer, qui a ensuite progressé rapidement de sorte que, malgré la persistance de sa puissance créatrice, il était complètement dépendant de l'aide de ses assistants. Willem de Kooning est mort en 1997. En côtoyant Franz Kline et Jackson Pollock, le jeune Willem de Kooning se tourne de plus en plus vers l'abstraction et trouve une voie bien à lui. Contrairement à ses collègues peintres de l'expressionnisme abstrait naissant, Willem de Kooning n'a jamais complètement banni la figuration de son œuvre. Au contraire, il s'agit toujours d'une composante fixe, même si elle n'est pas toujours clairement identifiable. Bien qu'il ait toujours été rattaché aux expressionnistes abstraits, il refuse catégoriquement d'être rattaché à un quelconque mouvement artistique. Dans sa conception artistique, il considère l'art et la vie comme intimement liés et mutuellement dépendants. Pour Pollock, Motherwell, etc., se tourner vers l'abstraction signifie une liberté absolue et un détachement de tout thème, de toute tradition, etc. Cette liberté existe dans l'œuvre de Wille. C'est précisément cette liberté qui n'existe pas aux yeux de Willem de Kooning. L'ensemble de son œuvre picturale, très complète, est essentiellement dominée par deux thèmes : les femmes, les hommes et les femmes.