FRANÇOIS MORELLET (1926 Cholet 2016) 6 trames.... Lot 3429

FRANÇOIS MORELLET (1926 Cholet 2016) 6 trames. 43°45°47°88°90°92°. 1959/1969. Sérigraphie encre sur bois. Daté, titré, numéroté et signé au verso : 1959-69 6 trames 43°45°47°88°90°92° 3/8 Morellet. 80 × 80 cm. Provenance : Collection privée Suisse. On a longtemps prétendu que toutes les propositions décisives pour l'art du 20e siècle avaient été non seulement formulées mais aussi réalisées aux premiers jours du modernisme, et que tout ce qui venait ensuite n'était que répétitions ou, au mieux, variations. L'observation, cependant, que la déconstruction est ou peut aussi être une construction a profondément préoccupé et caractérisé l'art de la seconde moitié du XXe siècle. L'artiste François Morellet a travaillé toute sa vie pour élargir la définition de l'art abstrait. François Morellet joue un rôle central dans le développement de l'art géométrique abstrait. Ses œuvres travaillent avec la lumière, les moteurs, les matériaux sculpturaux et visuels et impliquent souvent le spectateur. Il est en grande partie autodidacte. Lors de son voyage au Brésil en 1950, il a rencontré l'art concret pour la première fois. Après son retour en France, Morellet change son approche stylistique de la peinture et devient plus géométrique et analytique. Désormais, il s'occupe exclusivement de systèmes et d'abstractions géométriques. En 1961, il fonde le "Groupe de Recherche d'Art Visuel" (GRAV) avec Joel Stein et ses collègues artistes Julio Le Parc, Jean-Pierre Yvaral, Francisco Sobrino et Horacio Garcia Rossi. Son intérêt se porte essentiellement sur l'agencement régulier et surtout logique du champ pictural. Ses champs de représentation sont principalement des toiles, des murs ou des pièces entières. Ceux-ci sont destinés à représenter une section aléatoire du système d'ordre développé dans chaque cas. Ses peintures, par exemple, sont souvent carrées, ce qui permet au spectateur de penser que la structure se poursuit sur tous les côtés. Il est important pour l'artiste de dépeindre la continuité constante des structures et de ne pas créer une fin. Les œuvres proposées ici en sont une représentation paradigmatique. Le titre "trames" peut avoir plusieurs significations en français : Cadre, fondation, fond, grille, fil d'emballage ou poil du vocabulaire textile. Le terme donne ainsi à l'image une connotation comme si des tissus de grand format avaient été étirés et dessinés, représentés très précisément, presque numériquement. Les mouvements optiques que le spectateur expérimente devant ces tableaux proviennent de l'accent mis par Morellet sur la nécessité d'introduire du désordre dans l'ordre. Dans son travail de maturité, il est devenu important pour lui de confronter l'"absurde" à la "logique" ou de créer un désordre intentionnel. Il décrit l'inclusion du hasard comme une perturbation du système régulé et prévisible. Par hasard, l'artiste fait se chevaucher plusieurs "trames" à des angles différents. Les titres indiquent combien de grilles ont été superposées et à quel degré d'angle.