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Lot n° 96

96. HOOK (Theodore). Carnet d'un voyageur, ou...

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96. [HOOK (Theodore)]. Carnet d'un voyageur, ou Recueil de notes curieuses sur la vie, les occupations, les habitudes de Buonaparte à Longwood. [Titre sur la couverture :] Buonaparte à Sainte-Hélène [Paris], chez Pillet aîné, 1819. In-8, (8)-119-(1 blanche) pp., broché, couverture usagée, effrangée, tachée et sans le dos , volume placé dans un étui ancien en maroquin grenat à grain long un peu usagé.ÉDITION ORIGINALE. 3 planches hors texte gravées à l'aquatinte et rehaussées de couleurs à la main : 2 vues de l'ancienne bâtisse de Longwood, une vue de la nouvelle, toutes prises sur le vif par l'auteur. SUR L'UNE DE SES PLANCHES FIGURE NAPOLEON Ier. TABLEAUX ET VIGNETTES SUR LE TON DE LA RAILLERIE CONSACRES A L'ILE DE SAINTE-HELENE ET A SES PRISONNIERS PAR UN TEMOIN ANGLAIS. Trésorier-payeur à l'île Maurice, Theodore Hook fut renvoyé en Angleterre sur accusation de malversation. Faisant escale à Sainte-Hélène en octobre-novembre 1818, il prit des notes à partir desquelles il rédigea un ouvrage irrévérencieux, souvent humoristique, parfois cru, fondé sur ses propres observations mais aussi sur les potins et rumeurs circulant sur l'île (c'est lui qui fait dire un célèbre mot ordurier à la comtesse Bertrand arrivant à Sainte-Hélène). Ce livre de propagande qui tourne en ridicule la colonie française parut en 1819 sous le titre Facts, illustrative of the treatment of Napoleon Buonaparte in Saint-Helena. Being the result of minute inquiries and personal research in that Island (London, printed for William Stockdale). Le présent ouvrage publié en français par le libraire Pierre-Augustin-Jacques-François Pillet est en fait la traduction des notes de voyage prises par Theodore Hook, et non la traduction du livre de 1819, comme le précise la préface de l'éditeur : « Les notes curieuses dont j'offre ici le recueil ont déjà servi à la rédaction d'un ouvrage qui paraît depuis deux mois en Angleterre. Comme cet ouvrage me semblait composé dans une intention politique, j'ai cru que sa traduction en français serait moins agréable que la publication des matériaux tels qu'ils ont été recueillis par le voyageur. » Classées en courts chapitre, les notes de ce Caernet évoquent l'ancienne et la nouvelle bâtisse de Longwood, les habitudes de l'empereur, ses compagnons d'exil, mais aussi quelques personnalités officielles de l'île (Ibbetson, O'Meara), la résidence de Hudson Lowe (Plantation House), les colons anglais (qui surnomment Napoléon Bonaparte « Bony »), les commissaires étrangers... Les trois planches illustrant le volume ont été gravées en prenant pour modèles celles de l'ouvrage paru à Londres, avec infimes variantes : par exemple, la version française de la première planche ne comporte plus le personnage féminin qui se trouvait aux côtés de l'empereur dans la version anglaise. L'EXEMPLAIRE DE NAPOLEON Ier A SAINTE-HELENE (estampille ex-libris de la bibliothèque de Longwood, avec mention ex-libris de la main de Louis-Étienne Saint-Denis : « L'empereur Napoléon »). Lecteur invétéré, Napoléon Ier prit grand soin de se constituer une bibliothèque à Longwood, qu'il composa de plusieurs groupes d'ouvrages. Après Waterloo, il put emporter en exil un premier noyau d'environ 500 volumes prélevés au château de Rambouillet, qui fut complété à Sainte-Hélène par des achats effectués à Londres pour son compte de Napoléon Ier (environ 280 volumes), par des dons de la célèbre Lady Holland (environ 470 volumes), par des livres apportés par l'abbé Buonavita (environ 100 volumes), et par des envois du Gouvernement anglais (environ 1900 volumes). L'ensemble de ces livres de Sainte-Hélène forma une bibliothèque d'environ 3400 volumes au total, qui fut confiée aux soins de Louis-Étienne Saint-Denis, dit le mameluk Ali. À la mort de l'empereur, environ 400 volumes furent envoyés à Madame Mère pour être transmis au duc de Reichstadt (ce qui ne fut pas autorisé par les Autrichiens, ces livres étant ensuite partagés en 1836 entre les héritiers de Letizia Bonaparte), les autres volumes étant vendus pour partie aux enchères chez Sotheby en 1823, et pour partie cédés aux libraires Bossange et Masson. Cf. Jacques Jourquin, « La bibliothèque de Sainte-Hélène », dans Sainte-Hélène, île de mémoire (Chevallier, Dancoisne-Martineau et Lentz, dir.), Fayard, 2005, pp. 121-125 , Jacques Macé, Dictionnaire historique de Sainte-Hélène, Paris, Tallandier, 2004, pp. 136-139.

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