Le Imagini con tutti i riversi trovati et le vite de gli imperatori tratte dalle medaglie et dalle historie de gli antichi. Libro primo. Sans lieu [Venise], Enea Vico Parm., 1548.
In-4 de (60) ff., dont un titre-frontispice gravé, 17 ff. de texte (privilège, avis au lecteur, pages de texte explicatif alternant avec les gravures), le feuillet final portant au verso la marque typographique, et 41 ff. de gravures à pleine page : maroquin rouge, plats entièrement couverts d'un grand décor compartimenté dessiné par des listels noirs droits et courbes, sertis de filets dorés et ponctués ici et là de grands rinceaux dorés, se déployant en réseau à partir d'un médaillon ovale mosaïqué de vert olive au centre, deux compartiments mosaïqués havane et quatre autres aux points cardinaux de couleur vert olive, compartiments en bordure orné d'un fond criblé, traces de rubans de soie, dos orné de petits fleurons mosaïqués répétés, tranches dorées (reliure de l'époque).
Édition originale et premier tirage.
Illustration finement gravée en taille-douce par Enea Vico, comprenant un titre-frontispice architectural, douze cartouches ornementés à pleine page, chacun surmonté du portrait en médaillon d'un empereur, et soixante-deux gravures à pleine page, chacune d'elles contenant douze espaces circulaires pour des représentations de médailles et de monnaies, certains d'entre eux étant vides.
Le dernier feuillet contient au verso la grande marque typographique.
Graveur et numismate né à Parme en 1523, Enea Vico fut l'élève de Tommaso Barlacchi ; il travailla à Florence pour les Médicis, à Venise, puis à la cour d'Alphonse II d'Este, à Ferrare, où il décéda en 1567. Estimé de Vasari, qui l'évoque dans les Vies des peintres, Vico grava de nombreuses estampes, dont une Conversion de Saint-Paul d'après Salviati qui lui valut sa renommée. Il se fit également connaître par une série d'ouvrages sur les monnaies et les médailles antiques, dont celui-ci, consacré aux empereurs romains.
Importante reliure parisienne mosaïquée de l'époque, exécutée dans l'atelier dit du relieur de l'Ésope de Mahieu.
Elle se distingue par l'élégance du décor et par les grands entrelacs noirs droits et courbes qui tranchent sur les couleurs du maroquin.
L'atelier a été baptisé ainsi par Hobson d'après l'exemplaire des Fables d'Ésope (Bâle, 1501), relié pour Thomas Mahieu. Actif de 1550 à 1570 environ, il travailla principalement pour Thomas Mahieu, mais aussi pour Jean Grolier.
Plusieurs fers de la reliure sont communs à ceux de deux reliures de cet atelier : une reliure parisienne recouvrant une édition lyonnaise de 1548, reproduite par Needham dans Twelve Centuries of Bookbindings (n° 62) et une reliure portant la devise de Jean Grolier, reproduite par Nixon dans Sixteenth Century gold-tooled Bookbindings in the Pierpont Morgan Library (nº 31).
Une note manuscrite au verso de la dernière garde, datée de la fin du XVIIe siècle, souligne les fluctuations de la valeur des livres : M. Petit le jeune m'a troqué ce livre contre une 8e édition des Caractères de La Bruyère ce samedi 15 septembre 1696. Cette huitième édition des Caractères avait paru deux ans plus tôt (1694) chez Etienne Michallet.
Ex-libris armorié gravé de Sir Joseph Mawbey (1730-1798), homme politique anglais que Gillray a caricaturé.
Petites rousseurs claires. Minimes et très habiles restaurations aux coins et charnières. L'exemplaire est conservé dans une boîte-étui de maroquin noir moderne.
(Mortimer, Italian 16th Century Books, n° 556.- Bartsch, Le Peintre-graveur, t. XV, pp. 275-370.- Cicognara, Catalogo ragionato dei libri d'arte e d'antichità, n° 3055.)
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