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Lot n° 98

Lampe / chandelier Vietnam, dynastie des Lê,...

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Lampe / chandelier Vietnam, dynastie des Lê, première moitié du 17° siècle (avant 1657), Manufacture de Bát Tràng, Grès porcelaineux à décor modelé en biscuit et peint en cobalt sous couverte, H. 48 cm Pour les Vietnamiens, trois objets sont indispensables à la constitution d’un autel de Buddha : un encensoir (ou brûle-parfum) et une paire de chandeliers (souvent appelés lampes). La coutume d’offrir ces objets cultuels en céramique, richement décorés, remonte aux Mặc (1527-1592), avec le renouveau du bouddhisme. L'encens et les bougies sont des offrandes riches en symbole : l'encens purifie et embaume le lieu sacré tandis que les bougies permettaient aux bonzes de psalmodier le sutra jour et nuit, perpétuant ainsi les paroles de Buddha. Ces céramiques cultuelles étaient commandées par l'aristocratie et la nouvelle classe marchande aisée aux maîtres potiers de Bát Tràng. Leurs réalisations sont soigneusement codifiées et doivent constituer un ensemble cohérent, harmonieux, tant dans leurs formes que leurs décors. Au delà de cette dévotion religieuse, elles témoignent de la puissance, de la richesse et de la notabilité des donateurs ainsi que du savoir-faire des potiers. Comme toutes les lampes du 16° et 17° siècle, celle-ci est constituée de deux éléments distincts qui s’emboîtent l’un sur l’autre. De forme balustre, la partie inférieure est composée d’un corps sphérique et d’un pied haut reposant sur une base circulaire. La partie supérieure est un col haut cintré au centre par un anneau en relief et surmonté d’une coiffe (manquante). La présence des ouvertures laisse supposer l’existence de deux anses en forme de dragon. Rares sont les lampes ayant conservé leurs anses. Le corps est orné de deux dragons modelés en relief et laissés en biscuit, à l'exception des yeux qui sont rehaussés de cobalt. Le fond est peint de nuages et de flammes, peints en cobalt sous couverte. Des pétales de lotus renfermant une fleur de pivoine stylisée ornent la base. UNE INSCRIPTION DÉDICATOIRE EN NÔM. Généralement, une inscription dédicatoire figure sur le corps de ces objets, indiquant le nom du temple, sa localisation géographique, le nom des donateurs, la date de réalisation et parfois, le nom du potier. Elle est le plus souvent gravée et rarement, comme sur notre pièce, inscrite en cobalt sous couverte, pratique apparue dans les années 1586 sous le règne de Mạc Mậu Hợp (1562-1592) pour se généraliser au 17e siècle. La particularité de notre lampe réside dans l’utilisation de l’inscription dédicatoire comme décor et, de plus, elle est en nôm. L’inscription est reproduite tant sur les deux sections du col que dans les panneaux de lotus autour du pied. La seule pièce comparative disposant d’une technique de décoration similaire est l’encensoir datant de 1618 et conservé au musée de Hải Dương. Contrairement à la plupart des inscriptions, elle a été rédigée en nôm, soit en caractères démotiques vietnamiens. Cette écriture apparaît sous les Lý (1010-1225) pour devenir un langage littéraire à partir des Trần (1225-1400) et même administratif durant les Tây Sơn (1778-1802). Le nôm utilise soit des sinogrammes qui conservent leur sémantique et leur phonétique, leur sémantique sans le son ou le son sans la sémantique, soit en créant de nouveaux idéogrammes en associant deux caractères chinois, le premier pour le sens et le second pour le son. Par exemple, dans le texte, le sinogramme 香 xiāng (hương, parfum) conserve sa phonétique sans maintenir le sens. Il est utilisé ici dans le sens de 鄉 xiāng, désignant une circonscription administrative inférieure à la sous-préfecture. De même que l'idéogramme 企 trùm (« chef »), associe deux sinogrammes pour leur sémantique : 人 rén, nhân, « homme » et 上 shàng, thượng, « au dessus ». L'inscription en nôm se lit : 天長府·西真縣·毳東社·中村·德光寺 善七會主企縣嘉福·四岐二縣會川社等·唐安縣 仲福社·□□□ □武偶字福賢 妻武氏浦·縣 士香本 笵華滯 字勤福·笵師德 裴德堅 字大橋·并段氏屯 号慈富·段氏漢 号慈明·都使 東陽侯 黎進用·段氏玉千 号慈貴·段 氏迎 号慈福·阮氏田 号慈信·笵氏鈍 号慈德·義山伯 笵根·陳氏一· 企縣 阮伯兄 字道泰·義 川伯 Ce texte dédicatoire cite le nom des dix septs donateurs qui ont participé financièrement à la réalisation des trois pièces cultuelles destinées à l'autel de Buddha de la pagode de Đức Quang (village de Trung, commune de Thuế Đông, sous-préfecture de Tây Chân, préfecture de Thiên Trường). L’unique document relatif à cette pagode est conservé dans celle de Liên Trì (province de Nam Định) qui mentionne le temple de Đức Quang comme l'ancien nom de l'une des deux pagodes de la commune de Nhuế Đông, soit la pagode de Nhuế Đông (aujourd'hui An Mỹ, commune de Trung Đông) ou celle de Nhuế Đông hạ (actuellement Đông hạ). En ce qui concerne la commune de Thuế Đông mentionnée dans le texte, il s’agit d’une erreur de transcription de la part du potier. Il s’agit de Xối Đông, devenu Nhuệ Đông puis Trung Đông ( district de Nam Thanh, préfecture de Nam Trực). A l’exception du sous-préfet de Gia

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