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Lot n° 22

22 Miss Loïe Fuller. 1893. Lithographie. 280...

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22 Miss Loïe Fuller. 1893. Lithographie. [280 x 380]. Delteil 39 ; Wittrock 17. Impression en couleurs. Très belle et fraîche épreuve sur vélin glacé crème, le voile jaune, rose et bleu lavande, avec rehauts d’encre bronze doré, sans marges en tête et à gauche. Marques des pierres très visibles dans les autres marges. Rare : tirage à 60 épreuves environ. A. Marty éd. (sans le montage de l’édition d’origine). 30 000 - 35 000 € Infime pli oblique dans l’angle inférieur droit du feuillet. Reste d’onglet de montage le long du bord droit au verso. La pierre additionnelle du fond est ici tirée en bronze doré. Lautrec lui-même passe pour avoir aidé l’imprimeur dans l’obtention de subtils effets en effleurant la surface au moyen d’un tampon de coton et de poudre bronze doré. Sur les épreuves fraîchement tirées, encore humides, l’effet produit est proche de l’aquarelle. « Cette lithographie, qui a donné lieu à des épreuves d’aspect à la fois différents et variés, n’a été tirée qu’en noir seulement ; c’est alors que, sur les épreuves fraîchement tirées, Lautrec a pris soin de les colorier, en se servant d’un tampon d’ouate, puis en les saupoudrant en dernier lieu de poudre d’or, pour compléter l’effet. C’est à notre ami André Marty, éditeur de la pièce, que nous devons ces intéressants renseignements… » (Delteil). Antony Griffiths considère, lui, que « cinq pierres ont été utilisées, et elles ont été encrées avec une grande variété de couleurs différentes. Une pierre en effet (la quatrième) reçut un encrage fait d’un arc-en-ciel de couleur (procédé connu des imprimeurs sous le nom d’"impression iris"). La cinquième pierre reçut une couleur neutre et, tandis que l’encre était encore humide, Lautrec ou Stern l’effleura avec un sachet contenant de la poudre d’or ou d’argent, créant ainsi un effet d’aquarelle iridescente. En conséquence, aucune épreuve n’était semblable à une autre, et ce caractère exceptionnel était accentué par un montage spécialement imprimé qui encadrait l’image. Cette planche reste unique dans l’œuvre de Lautrec et il ne donna jamais suite aux nombreuses possibilités qu’elle offrait. » (Antony Griffiths, « Les Estampes de Toulouse-Lautrec », in Wittrock, tome 1, p. 41). « Pour s’insérer dans le montage [d’origine], la feuille devait être rognée dans la marge droite ou gauche. Comme on ne connaît que dix feuilles réduites, il semble que cette planche ne rencontra pas de succès lors de sa publication. » (Wittrock). Loïe Fuller (1862-1928) était une danseuse américaine qui se rendit célèbre par sa chorégraphie dans laquelle elle faisait tournoyer d’amples voiles de tissu léger. Sa Danse serpentine fut créée au Park Theatre de Brooklyn, à New York, le 15 février 1892, et connut un succès considérable. La danseuse vint ensuite à Paris où elle fut embauchée par les Folies Bergère et suscita l’admiration et l’engouement des artistes symbolistes. Elle révolutionna le jeu de scène par l’usage novateur qu’elle fit de la lumière : tournoyant sur un carré de verre éclairé par en-dessous, arrosée par les faisceaux de dizaines de projecteurs latéraux, parfois augmentés de jeux de miroirs démultipliant son image mouvante à l’infini, elle donna un sens nouveau à l’espace scénique.

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