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Lot n° 3

3 Couverture de « L’Estampe originale ». 1893....

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3 Couverture de « L’Estampe originale ». 1893. Lithographie. [645 x 555]. Delteil 17 ; Wittrock 3. Belle épreuve d’essai de la seule pierre de trait, tirée en vert olive sur vélin mince ivoire, à l’adresse d’Edward Ancourt. Rarissime : 2 épreuves connues selon Wittrock. Ex-coll. Roger Marx (Lugt 2229). 2 000 - 2 500 € Papier fragilisé, oxydé, avec larges manques dans trois des quatre angles, dont l’un ayant amputé la date. Quelques rousseurs claires. Long pli souple horizontal médian. À propos de la collection de Roger Marx (1859-1913) : « De Toulouse-Lautrec il n’y avait pas moins de 180 nos, dont La Grande loge 2300 fr., Elsa 1000 fr., Blanche et noire 1620 fr. et Lender debout 920 fr. » (Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, www.marquesdecollection.fr, n° 2229). Jane Avril servit de modèle à la jeune femme regardant une estampe. L’homme à la presse est le père Cotelle, qui exerçait chez l’imprimeur lithographe Edward Ancourt. Cette couverture devait servir à la publication de L’Estampe originale, album trimestriel de dix estampes, tirées à 100 épreuves et vendues au prix de 150 francs par an, sur souscription. Cette publication était une émanation du Journal des Artistes, dirigé par André Marty. Elle réunissait 74 artistes importants de l’époque : les Nabis Bonnard, Denis, Roussel, Vuillard, mais aussi Gauguin, É. Bernard, Seguin, Sérusier, Bracquemond, Buhot, Carrière, Guérard, Guilloux, C. et L. Pissarro, Redon, Renoir, Rodin, Vallotton, Whistler, etc. 9 albums parurent en 4 livraisons, de 1893 à 1895, ainsi qu’un album de clôture. « Le 30 mars [1893] paraît l’Estampe originale ; c’est à la fois une revue et un mouvement dont on ne voit pas assez aujourd’hui l’importance, mais qui, alors, était révolutionnaire. Sous l’impulsion de Roger Marx, les peintres s’étaient mis à graver et surtout à lithographier, ce qui avait amené le discrédit de l’estampe de reproduction, jusque-là très prisée, et que menaçait, d’autre part, la photographie. Lautrec va être une des figures les plus importantes de ce mouvement. (Allant le 2 mars chez Marty "qui fait un journal d’estampes", Pissarro l’a rencontré et en fait part à son fils.) Il représente ici Jane Avril, modèle déjà de ses peintures depuis 1890, avec son visage traité à la manière japonaise, ce grand manteau qui lui donnait, disait-il, l’air d’un "cocher de l’Urbaine". Le père Cotelle est au travail, c’est le pressier de l’imprimerie Ancourt où Lautrec va faire imprimer presque toutes ses lithos, et on répète depuis Joyant que le père Cotelle se servait de la graisse de sa calotte pour en imprégner les pierres, anecdote dans l’esprit de Lautrec. » (Adhémar, p. XIII).

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