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Lot n° 491

Charles-Maurice de TALLEYRAND (1754-1838) diplomate....

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Charles-Maurice de TALLEYRAND (1754-1838) diplomate. Manuscrit avec corrections et additions autographes, Précis des négociations qui ont eu lieu en 1813 et 1814 entre la France et les alliés, suivi de considérations sur la Paix, [avril 1814] ; cahier in-fol. (31,2 x 19,5 cm) de 8 bifeuillets soit un f. de titre, 30 pages et 2 ff vierges, liés d’un ruban de soie bleue, filigranes à l’effigie de Napoléon le Grand Empereur et Roi et à l’aigle avec la devise Dieu protège la France 1811, tranches dorées (quelques petites fentes au pli médian, bifeuillet de titre-couverture légèrement bruni) ; sous chemise toilée verte avec pièce de titre de maroquin noir. Important document historique sur les négociations de paix en 1814. Il semble être resté inédit. Le manuscrit est soigneusement mis au net à l’encre brune, d’une fine écriture très lisible, par un secrétaire (Jean-Baptiste de La Besnardière ? ou Gabriel Perrey ?) sur une colonne occupant la moitié droite des pages. Talleyrand y a porté des corrections au crayon en dix endroits, allant de la biffure d’un membre de phrase à une addition de 5 lignes dans la marge. Ce Précis n’a pas été inséré par Talleyrand dans ses Mémoires, probablement parce qu’il lui avait été dérobé, avec beaucoup d’autres papiers, par son secrétaire indélicat Gabriel Perrey. Il s’agit d’un récapitulatif des paix avortées jusqu’à la situation d’avril 1814, et des principes de négociations en vue d’un traité de paix. L’argument central est que la France ne diminuera ni d’influence ni de puissance par un retour aux frontières de 1792, et qu’au contraire, cela lui permettra d’avoir voix au chapitre dans les négociations du Congrès de Vienne. Toutes les idées présentes dans ce Précis, qui reflète les grandes idées politiques de Talleyrand, seront reprises et défendues par lui au Congrès de Vienne. Le Précis commence ainsi : « Au mois d’avril 1812 la France disposait de la moitié des populations de l’Europe, combattait ou menaçait l’autre moitié et paraissait à la veille de tout subjuguer. Mais ce qu’avait dit Montesquieu des projets de monarchie universelle, qu’ils ne pouvaient manquer sur un point qu’ils ne manquassent par tous, se vérifia. Au mois d’avril 1814, la France n’avait plus un seul allié. Tous les États grands et petits, à la seule exception de la Turquie et de la Suisse, s’étaient ligués contre Elle. [Talleyrand ajoute de sa main :] Tout le territoire était envahi. L’ennemi était [au cœur de la monarchie et biffé par Talleyrand] dans la capitale. Mais plus heureuse par ses défaites qu’elle ne l’avait été par ses victoires, Elle recouvrait ses anciens souverains et voyait naître de ses revers mêmes l’aurore de sa propre tranquillité et du repos du monde. La presque totalité des liens qui l’avaient unie au reste de l’Europe ayant été rompue par la Guerre, il lui faut aujourd’hui recomposer le système presqu’entier de ses rapports avec les autres Peuples, En faisant la Paix. En formant de nouvelles alliances. En rétablissant son commerce extérieur et en l’assurant par des traités. Il ne sera question, dans ce mémoire, que de la Paix, outre qu’elle est le premier et le plus pressant besoin de la France, sa conclusion doit nécessairement précéder toute autre transaction diplomatique »... Et Talleyrand de conclure : « Tout en France favorise depuis vingt ans la division des propriétés. Cette division favorise à son tour la population et en amène facilement l’excès, cet excès est des plus grands maux qu’un état ait à craindre. Les guerres extérieures, ou les commotions intestines ou d’autres fléaux en sont l’inévitable suite, si l’on n’a pas pris soin ou si l’on n’a point eu les moyens de le prévenir, en procurant à la population surabondante celui de se porter au dehors par la navigation, le commerce et les établissements lointains. La France en avait à peine assez. Le plus considérable de tous a éprouvé des révolutions qui peut être rendent impossible son retour à son état ancien. Il n’en est que plus nécessaire que tous les autres lui soient rendus. Les plénipotentiaires anglais à Chatillon avaient fait entendre qu’on restituerait, sans difficulté, la Guadeloupe et la Guyane, et qu’il ne serait plus question de prohiber la traite des Noirs. On doit présumer que l’Angleterre rendra aussi Tabago et les Saintes. Mais il est à craindre qu’elle ne veuille garder les Iles de France et de Bourbon, et ne restituer les comptoirs de l’Inde que sous des conditions qui en rendraient la possession humiliante. Dans ce cas il paraitrait préférable de les abandonner pour un équivalent dans le Golfe du Mexique et de demander à ce titre, les Iles, autrefois françaises, de la Dominique, la Grenade et Saint Vincent. Si l’intérêt du Continent est évidemment que la France ne soit pas seulement une puissance continentale mais qu’elle soit encore une puissance maritime, afin qu’elle divise ses forces entre la terre et les eaux, le Continent est intéressé comm

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