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Lot n° 42

Amore materno. Cere policrome, entro cornice in...

Résultat :
Non Communiqué
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Une jeune femme, en pied, bras et pieds nus, assise en tailleur sur un rocher, nourrit avec une cuillère un bébé à moitié nu, couché sur ses genoux, les épaules soutenues doucement par la main gauche. L'ovale parfait du visage est gracieusement encadré par un bonnet rouge ; le regard est tendrement tourné vers l'enfant. Elle porte un corsage vert serré à la taille, mettant en valeur ses seins turgescents ; le large décolleté du chemisier blanc laisse apparaître un sein dont le mamelon est effleuré par l'ourlet agrafé. La longue jupe jaune clair, magnifiquement drapée, suit l'inclinaison sinueuse de la silhouette. À ses pieds, sur l'herbe, se trouve un tissu froissé ; accroupi sur la gauche, un petit chien, le museau tourné vers la délicieuse image maternelle. Sur un affleurement rocheux couvert d'herbe repose un bol avec du gruau. À gauche, un arbre feuillu chargé de pommes. Dans le ciel lumineux, en arrière-plan, se détachent des jeunes arbres feuillus. Le nouveau-né, rose et joufflu, vêtu d'une chemise froissée, mange avec satisfaction le morceau offert par sa mère. La scenetta est modelée à haut relief en cire policroma (partie colorée à impasto, partie peinte), sur une plaque ovale, verisimilmente, d'ardoise (manque un examen attentif). E' enfermé dans un cadre ovale de bois (peuplier ou sapin ou acajou s manque un examen attentif) avec des moulures, sculpté et peint avec la couleur noire (faux ébène) ; ori- ginal. L'idéal arcadien trouve dans notre "storietta" le signe, d'un côté, de la grâce rococo la plus exténuée ; de l'autre, de la force de transposition de l'ancienne vertu de la "Charité" dans un fragment mondain de la vie vécue, même si projeté dans une dimension de rêve bucolique. L'intérêt "pour la vie simple n'est pas à chercher dans le milieu rural ; ce n'est pas dans le peuple qui s'élève, mais dans les classes supérieures ; non : à la campagne, mais à la ville et dans les tribunaux, dans une vie agitée, dans une société désormais trop civilisée et rassasiée" (Hauser). Un modelé ductile et vibrant et un pictorialisme intense animent une idylle, expression d'une habileté technique et formelle consommée : l'empreinte d'un grand maître et un choix sélectif de sources d'images, allant de Paris à Venise. Les relations étroites des choix culturels-figuratifs, de la technique et du style avec les œuvres signées et datées, suggèrent une attribution à Giovan Fiancesco Pieri. Un appui, à mon avis, à considérer comme une sorte de signature, je le trouve dans le détail du "petit chien poilu accroupi", modelé dans notre "Cire", aux pieds de la jeune femme. Eh bien, je retrouve le même modèle et les mêmes intentions de composition, malgré d'imperceptibles variations, dans au moins deux œuvres autographes du Maître : "Paysans buvant et mangeant", de la Wallace Collection de Londres ; "Scène pastorale", du Musée d'Unterlinden de Colmar (Alsace, France). Pour ce dernier, voir A.GONZALEZ-PALACIOS, Giovanni Francesco Pieri, dans "Antologia di Belle Arti", Année 1, N. 2, juin 1977, p. 141, fig.3. E.J.PYKE,A BIO- GRAPHICAL DICTIONARYOFWAXMODEL-LERS(SUPPLEMENT),LONDON19819pp.XXVII,XXXI,fig.218B.La "storietta" doit donc être attribuée,- de façon très similaire à Giovan Francesco Pieri ; à dater des premières années de son séjour à Naples entre it 1739-1750. cm 15 x 12

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