Composizione in cera policroma raffigurante Estasi... Lot n° 40

La scène représente Saint François en contemplation extatique. Le fondateur de l'ordre des Frères Mineurs porte un habit marron avec une cordelette autour de la taille avec les trois nœuds, symboles des trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance (cf. J. Hall, Dizionario dei soggetti e dei simboli nell'arte, Milan 1989, pp. 181- 183). Le saint a des marques de stigmatisation sur les mains et les pieds et tient un crâne dans sa main droite, une allusion à la mortalité de l'homme. Le crucifix et le livre de prière ouvert sont placés sur le rocher. La scène est entourée de putti ailés voltigeant en jouant de la musique et en contemplant et de têtes de chérubins ailés. Le travail pour le réaliste modelé et la finesse d'exécution il semblerait être rapporté à Arma Fortino, né à Palerme en 1673 et là mort en 1749, qui "exerçait la poésie, la musique et la peinture mais il se distinguait surtout dans l'art de modeler la cire" (cfr.A.Gallo, Première partie des nouvelles des peintres et musaicisti siciliani et étrangers qui opéraient en Sicile, ms. XV.H.18. du XIXe siècle, transcription et notes de M.M. Milazzo et G. Sinagra, Palerme 2003, p. 264 ; Idem, Parte seconda delle notizie di pittori e mosaicisti siciliani ed esteri che operarono in Sicilia, ms. XV.H.19. du XIXe siècle, essai introductif, transcription et notes par A. Mazzè, Palerme 2005, pp. 414-415, 480 ; Idem, Lavori artistici in cera di Anna Fortino, in "Passatempo per le dame", a. 4, n. 33, 13 août 1836, pp. 261-264 ; P. Sgadari Di lo Monaco, Pittori e scultori siciliani dal Seicento al primo Ottocento, Palerme 1940,p.54A.Mongitore,Memorie dei pittori,scultori,architetti,artefici in cera siciliani,ms.1742 ca.,edited by E.Natoli,Palermo 1977 pp.42-43).Elle aurait été l'élève de Rosalia Novelli, la fille de Pietro (A. Mongitore, Memorie..., 1977, pp. 42-43). Mongitore affirme au contraire qu'elle a appris l'art de travailler la cire auprès d'un certain Zamiano, un ancien élève repris ensuite par d'autres biographes, ce qui doit probablement être compris comme une erreur d'écriture de Zummo, tout comme le suppose Natoli (A. Mongitore, Memorie..., 1977, pp. 42-43, voir aussi M.Vitella, in Dizionario degli artisti siciliani, vol. IV,Arti Applicate, édité par M.C. Di Natale, en cours, ad vocem). Elle a également été considérée comme une élève de Giacomo Serpotta par AnnettaTunisi Colonna et récemment il a été suggéré qu'elle a collaboré avec le stucateur sicilien (S. Grasso - M.C. Gulisano, Mondi in miniatura le cere artistiche nella Sicilia del Settecento, Palermo 2011, pp. Il y a aussi un S. Giovanni Nepomyceno avec des anges et un village, une Santa Rosalia, l'Archange Raphaël et le portrait d'un roi de Sicile (A. Gallo, Lavori artistici..., in "Passatempo...", 1836, p. 262). On se souvient également d'autres compositions de nativité réalisées par l'artiste palermitain, comme celle envoyée en Espagne au roi Philippe V "qui la voulait à son chevet" (A. Mongitore, Memorie..., 1977, p. 43) et de nombreuses autres dispersées dans divers monastères et collections privées de Sicile.On attribue également à Fortino deux scènes en cire placées à l'intérieur d'urnes en verre avec Sainte Rosalie dans la grotte et Saint Jérôme, conservées dans l'église de Sant'Antonio Abate à Palerme (ibidem), œuvres avec applications de dorure à l'or pur (C. Caldarella, L'arte della ceroplastica in Sicilia, in F.Azzarello, L'arte della ceroplastica in Sicilia nella tradizione della provincia di Palermo, Palerme 1987, p.13) et en outre Le massacre des innocents, le Martyre de San Sebastiano, San Martino qui offre le manteau au pauvre et une Santa Rosalia en prière de la collectionTagliavia de Sciacca (F.Chiappisi,Arte ceroplastica inVal di Mazara nei secoli XVIII e XIX,in "Trapani",a.XXIX,n.261,1984,pp.20-21). Enfin, nous mentionnons le Christ déposé du Musée Diocésain de Palerme, en accord avec elle (cf. F. Pottino, Il Museo Diocesano di Palermo, Palerme 1969, p. 30 : M.C. Di Natale, Arti minori nel Museo Diocesano di Palermo, Palerme 1986, p. 74), provenant de la collection Russo Perez, caractérisé comme beaucoup d'autres de ses œuvres par les cires précolorées et par le fort impact réaliste (cf. M.C. Di Natale, in Siciliane, dizionario biografico édité par M. Fiume, Siracusa 2006, pp. 291-292 ad vocem Rosalia Novelli e Anna Fortino ; voir aussi M.C. Di Natale, Fortino Anna, in Enciclopedia della Sicilia, édité par C. Napoleone, Parma 2006). Les travaux de la collection Maranghi font référence à la circulation de gravures et de peintures relatives à la vie du Saint d'Assise, dont Fortino s'est certainement inspiré, et ces citations pourraient constituer un élément supplémentaire pour l'attribution de la cire à l'artiste. Il est rappelé, en effet, le panneau de cire représentant la Madone du Rosaire provenant d'une collection privée, qui reproduit fidèlement le tableau de Carlo Maratta placé sur l'autel de l'église.