Paul JOUVE (1878-1973)
Paons dans un jardin, Alger, circa 1920
Première étude pour le bureau.
Huile sur contreplaqué.
Annoté et signé au dos Palais du gouverneur.
81 x 99 cm
Bibliographie
Paul Jouve, peintre sculpteur animalier, 1878-1973, op. cit., reproduit p. 105.
Sollicité en tant qu'ancien pensionnaire de la ville Abdel-Tif pour décorer le nouveau Palais d'été, résidence du
gouverneur général de l'Algérie, Paul Jouve retourna à Alger au début de l'année 1921. Placée sur les hauteurs
de Mustapha, à la périphérie de la ville, il avait fallu de nombreux travaux pour aménager de façon confortable
et somptuaire l'ancienne résidence turque qui, avant la conquête de l'Algérie par les armées françaises en 1830,
appartenait à Mustapha el Keil, ministre du dey d'Alger.
Dès 1913, les plans de reconstruction du Palais d'été avaient été demandés à l'architecte Gabriel Darbéda []
Une fois les travaux des nouveaux bâtiments terminés on eut l'idée d'enrichir certaines pièces d'un cycle de fresque.
Les premiers travaux de décoration furent commandés en 1920 par le gouverneur général Jonnart et poursuivis par
le gouverneur général Violette. Il s'agissait de recouvrir les grands espaces nus en dépassant la vision orientale
traditionnelle qui avait sévi sans authenticité au XIXe et au début du XXe siècle[] Pour décorer les appartements
du premier étage, les architectes surent recommander des artistes de la jeune école algérienne qui, chacun à
leur manière, tout en se pénétrant de la splendeur des paysages nord-africains, avaient su éviter ce piège du faux
romantisme et comprendre les caractères et les moeurs des habitants de l'Algérie. Fernand Antoni, Léon Carré,
Marius de Buzon et Paul Jouve furent les noms de ceux sur lesquels s'arrêta le choix du gouverneur Jonnart []
A l'exception du premier, les trois autres artistes étaient d'anciens pensionnaires de la ville Abd-el-Tif, qui avaient
su créer un style "algérien " authentique [] Paul Jouve avait été chargé d'exécuter dans le cabinet
présidentiel un grand mural qu'il avait intitulé Paons dans les jardins, s'inspirant directement de la fontaine
du petit bassin du jardin d'Essai. Réalisant là une oeuvre décorative d'exception, sa composition très colorée et
sa richesse de tonalités répondaient parfaitement à la décoration de la salle des fêtes, la luminosité des yeux
des plumes ocellées des paons semblant prolonger l'incroyable éclat de leurs atours sur le plein-cintre des
voûtes au décor précieusement marqueté de mosaïques et de pierres de couleurs.
Les peintures murales de Léon Cauvy et de Paul Jouve, sont novatrices et montrent un nouveau style pour
l'inspiration orientaliste. Elles s'éloignent du réalisme de Dinet, des représentations
de la vie musulmane de Léon Carré et des des cortèges kabyles de Marius de Buzon.
Jouve a la charge du cabinet de travail du président, grande pièce carrée dont il décore les murs.
Sur l'un des murs il peindra Paons dans les jardins. La peinture se trouvant au palais d'été, ne reprendra pas
la fontaine aux têtes de lions qui se trouve au centre de la peinture que nous présentons mais cet élément sera
repris sur le mur d'en face, où la fontaine sera, cette fois, agrémentée de têtes de mouflons.
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