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Lot n° 4

JEAN-FRANÇOIS MILLET (1814 -1875) (Attribué à...

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ETUDE DE JEUNE PAYSAN Huile sur papier marouflée sur carton Numéroté au dos, étiquette au dos indiquant «Etude de Jeune Paysan, première manière de Millet, Gréville /Acheté en août 1869» 15 x 12,3 cm - 5.9 x 9 in. Oil on cardboard, numbered and inscribed on the back Provenance - Succession Bazille. Par descendance aux propriétaires actuels. Bazille n'a de cesse d'admirer ses prédécesseurs, Delacroix, Millet, Courbet, Cézanne et tant d'autres... comme on peut le lire dans de nombreuses lettres adressées à ses parents. Ses premières études, esquisses, portent une touche qui leur est empruntée et il ne s'en cache pas : Il est influencé et aimé du grand collectionneur Alfred Bruyas, conseille et achète des oeuvres pour son oncle Louis Bazille:«Si tu vois Louis Bazille annonce lui pour bientôt une lettre de moi, j'ai vu pour lui le tableau de Delacroix, mais je crains que les uns soient trop chers, et les autres pas assez importants» explique-t-il à sa mère, dans une lettre de 1869. En effet, dans une lettre du Mardi 27 avril 1869, Frédéric Bazille conseille son oncle: «Millet, que tu ne connais peut-être pas, fait peu de tableaux, et ils se vendent très cher. (...) Pour Dieu, n'achète pas Cabanel». Cette oeuvre, dont la palette des bleus et des blancs est reconnaissable de celle de Jean-François Millet a pu inspirer Frédéric Bazille et notamment dans l'ébauche de son dernier Autoportrait de Frédéric Bazille en chemise, que nous vendons ci-après. En effet, au dos, une étiquette manuscrite et probablement de la main de Bazille, stipulant: «Etude de Jeune Paysan, première manière de Millet, Gréville / Acheté en 1869». Or selon Daulte, Bazille aurait commencé son autoportrait en 1869 et terminé son oeuvre en 1870. La posture du jeune homme à la peau rougie, rappelle l'allure de Frédéric Bazille dans son autoportrait dont l'attitude est sans nulle doute plus relâchée, plus ouvrière. Les deux semblent se répondre, même si l'élève défie le Maître, dans une brosse plus douce, plus rapide et large. Caractéristique de l'époque XIXème, cette étude à la brosse largement plus dure, porte l'indication «Gréville», lieu de la maison natale de Jean-François Millet. L'indication «première manière de Millet» nous la donne à voir comme une oeuvre de première jeunesse pouvant être attribuée à Jean-François Millet. Charlotte TH Bazille est est à la fois l'élève de Joseph Baussan et l'intime ami, parfois même le collaborateur de son fils Auguste. Une longue lettre très familière et enjouée de celui-ci, datée des 17 et 23 mars 1863, nous montre que Frédéric Bazille et Auguste Baussan font partie d'un petit groupe qui se réunit régulièrement au café dans la bonne humeur et dont la chasse est le passe-temps favori. Elle nous montre l'attachement persistant du du maître pour l'élève et la gratitude de l'élève pour le maître : «Mon père est très sensible au bon souvenir que vous conservez de lui, il verra ainsi que moi avec grand plaisir les académies que vous nous promettez et sera, croyez le bien, pour vous un professeur dévoué comme je serai toujours un bon ami». Même installé à Paris, Bazille ne cessera pas de rechercher les conseils de Joseph Baussan ni de lui soumettre ses travaux, et il profitera de ses séjours d'été en Languedoc pour revenir suivre ses leçons. Mais il y a plus : alors même qu'il étudie la médecine dans sa ville natale, il sculpte des médaillons, dont un, qui le représente lui-même ; et il exécute avec Auguste Baussan un buste qu'ils signent ensemble. Michel Schulman, Frédéric Bazille, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, éditions de l'amateur, Paris, 1995

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