Emil Nolde Lot n° 52

Emil Nolde Paysage de marais du soir avec ferme (petite cabane et pâturage broussailleux, probablement près de la côte) 1922 Aquarelle et dessin à la plume sur papier chamois fort et lisse 23 x 34,2/34,5 cm Encadré sous verre. Signé "Nolde" à l'encre brune en bas à droite. Au dos du cadre, carton avec autocollant d'exposition et chat manuscrit. No. '21', étiquette numérotée '218' et notes manuscrites sur l'artiste et l'année d'origine ainsi que sur le propriétaire. - Le papier est légèrement bruni. Nous remercions Manfred Reuther, Klockries, pour les informations aimables. Provenance Ernst August Engelking, Heidelberg, probablement acquis en 1931 à la Galerie Alex Vömel, Düsseldorf ; propriété privée, Rhénanie ; Kunsthaus Lempertz, Vente aux enchères d'art moderne et contemporain 847, Cologne, 26/27 novembre 2003, lot 882 ; propriété privée, Rhénanie. Expositions Freiburg im Breisgau 1950 (Kunstverein), Emil Nolde, cat. No. 21 (avec étiquette d'exposition au dos du cadre) Dans cette aquarelle, les talents de dessinateur et de peintre d'Emil Nolde se combinent pour créer un portrait intime du paysage. Contrairement à bon nombre de ses marais, l'œuvre tire sa qualité individuelle moins du pathos écrasant du ciel et de l'horizon lointain que de l'ambiance presque intime du paysage dans les tons de jaune et de vert. La palette de noir, de jaune et de vert évoque inévitablement des associations avec les jonques et les paysages fluviaux emblématiques de Nolde créés lors de ses voyages en Asie. Ici, les plans fluides de l'aquarelle contrastent délicieusement avec les lignes épurées du stylo à encre, que l'artiste utilise pour créer la cour à gauche et le pâturage à droite du centre. Et c'est précisément dans le maniement complexe du médium de l'encre que la compréhension particulière de Nolde des relations entre le linéaire et le pictural se révèle au spectateur : "Peu importe que le parcours atmosphérique de l'encre détermine le dessin et donne de la profondeur au sentiment subjectif, la ligne reste une composante du dessin : elle donne la forme, préserve l'objectivité, s'affirme contre l'abstraction, comme une réassurance de ce qui a été vu. Même dans le trait, le linéaire pictural devient évident." (Astrid Becker, From Line to Image. Die Tuschezeichnungen von Emil Nolde, in : Astrid Becker/Christian Ring (eds.), Emil Nolde. Glühender Farbenrausch, Cologne 2018, p. 151).