Pierre Bonnard Lot n° 26

Pierre Bonnard Le jupon écossais (Le modèle au grand chapeau) 1907 Huile sur toile 58,5 x 64,5 cm Encadré. Signé 'Bonnard' en brun en bas à droite. - En bon état. Dauberville 479 Provenance Bernheim-Jeune, Paris, acquis directement de l'artiste en 1907 ; Christie's London, Impressionist and Modern Paintings and Sculpture, 3 avril 1989, lot 17 ; collection privée, Suisse. Expositions Anvers 1920, Salon Triennal d'Anvers ; Londres 1954 (Galerie Wildenstein & Co.), Paris in the Nineties, no. 7 ; Paris 1961 (Musée Jacquemart-André), Collections particulières, no. 107 ; Paris 1966 (Galerie Maeght), La Revue Blanche Littérature Bulletin de la Vie artistique, vol. I, n° 16, 15 juillet 1970, p. 464 (avec ill.). " On a souvent dit que Bonnard est le peintre le plus pictural de sa génération [...]. Car il surmonte toutes les difficultés de manière apparemment ludique ; et il trouve toujours le moyen d'être pris au sérieux, bien qu'il cultive l'art le plus spirituel et le plus imaginatif du monde", écrivait Gustave Coquiot à propos de Pierre Bonnard en 1914 (cité dans : Irina Fortunescu, Bonnard, Bucarest 1980, p. 10). D'autres contemporains ont également loué l'humour et l'anticonformisme de l'artiste. Ces caractéristiques sont clairement visibles dans ses scènes d'intérieur du début des années 1900. L'artiste a capturé des situations dans des espaces privés dans lesquels les protagonistes semblent à peine conscients de l'observateur extérieur. Les figures féminines, absorbées par elles-mêmes et souvent vêtues de façon négligée, sont rendues de façon détendue et informelle ; les vêtements jetés négligemment soulignent l'intimité décontractée de la situation. Grâce à des moyens picturaux non conventionnels, Bonnard obtient l'effet d'un moment apparemment non intentionnel et spontanément capturé. Notre travail témoigne également du plaisir de Bonnard à jouer avec les conventions de la représentation. La seule femme à demi vêtue, qui s'est retirée dans ses pièces privées pour lire, n'a pourtant pas pu se résoudre à enlever son élégant chapeau de création ; son regard errant ne se pose ni sur sa lecture ni sur le spectateur. Les vêtements négligemment posés sur le fauteuil revendiquent une position dans l'image presque égale à la sienne. La jupe en tartan qui donne le titre se distingue comme l'élément le plus frappant en termes de couleur, reprenant le blanc, le vert et le noir des autres tissus et y ajoutant des accents rouges. Les couleurs sobres de l'intérieur font ressortir ces détails colorés de manière encore plus marquée, créant une atmosphère vivante et particulièrement immédiate.