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Lot N° 45 -
Jean-Michel MOREAU, dit Moreau le Jeune Paris, 1741 - 1814 La Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 Plume et encre de Chine, lav... Jean-Michel MOREAU, dit...
Jean-Michel MOREAU, dit Moreau le Jeune Paris,... Lot n° 45
Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés
Jean-Michel MOREAU, dit Moreau le Jeune Paris, 1741 - 1814
La Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790
Plume et encre de Chine, lavis gris
Titré 'FESTE DE LA FEDERATION. / Vue Perspective du CHAMPS DE MARS et de l'ECOLE ROYALLE MILITAIRE prise de la Montagne de CHAILLOT, le Quatorze Juillet Mil sept cent quatre-vingt-dix, Jour Anniversaire de la Prise de la BASTILLE. / Par J. M. MOREAU le Jeune' sur le montage en partie inférieure
Porte le cachet du monteur parisien Niodot (L.1961a) en bas à gauche
(Insolé)
The Fête de la Fédération on July 14th 1790, pen and black ink, by L. M. Moreau the Younger
45,50 x 86 cm (17,91 x 33,86 in.)
Provenance : Collection Georges Dormeuil, son cachet (L.1146a) en bas à droite ;
Puis par descendance à ses arrières-petits-enfants ;
Collection particulière, Orléans
Expositions : Peut-être 'Exposition rétrospective de la Ville de Paris', Paris, Exposition Universelle de 1900, n°202bis
Commentaire : La fête de la Fédération, instaurée sous l'impulsion de Talleyrand, avait pour but de réunir des délégations de toutes les gardes nationales du royaume, afin de célébrer l'anniversaire de la prise de la Bastille dans la ferveur et la foi envers le roi et la nation. A cette occasion, le Champ de Mars fut doté d'aménagements architecturaux dont un arc de triomphe et un cirque pouvant contenir plus de 50 000 hommes et deux à trois fois plus de spectateurs.
Cet événement suscita une très grande iconographie : Hubert Robert, qui fut un témoin incomparable de la Révolution française, se plut à représenter cette fête de l'unité de la Nation (fig. 1, Versailles, musée national du château) ainsi que Demachy et Thevenin1.
En ce jour historique, plus de trois cent mille délégués et spectateurs prêtèrent serment à la Constitution et à la Nation, à la suite de La Fayette, devant le roi et sa famille. L'évêque d'Autun ordonna la cérémonie depuis l'hôtel de la Patrie dressé au centre du " cirque " en forme d'hippodrome. Face à l'Ecole militaire, un arc de triomphe à trois arches de vingt-cinq mètres de haut sur cinquante de large fut dressé provisoirement, tandis qu'un pont de bois de vingt mètres de large permettait de traverser la Seine. La représentation de Moreau est sûrement fidèle à la réalité, car on sait qu'il assistait assidûment aux fêtes révolutionnaires, comme le montre la lettre adressée au Moniteur où il reprend les erreurs de description du rapporteur² concernant la fête de la Fédération de l'An II.
Moreau se place sur la rive droite de la Seine pour montrer l'ampleur extraordinaire de cette cérémonie à la fois grandiose et éruptive, joyeusement populaire et politisée.
L'artiste lui-même est un révolutionnaire fervent ; il fait partie des délégations artistiques à l'Assemblée aux côtés de David, et s'enthousiasme du renversement de l'ordre établi, qu'il servait auparavant de son mieux. Il adore le gigantisme des cérémonies, les foules exaltées, comme il adorait le cérémonial de l'Ancien Régime abhorré. On connaît de lui plusieurs dessins représentant les fêtes de l'Etre Suprême de l'An II (collection Marius Paulme), et deux autres fêtes de la Fédération : l'une plus sage et moins emportée² et un dessin vu par Boscher chez le baron de Vismes, à Nantes : " grande composition à la plume et au lavis, représentant la Fête de la Fédération au Champ de Mars "3.
1. Voir 'La Révolution française et l'Europe, 1789-1799', Paris, 1989, t. III 'La révolution créatrice', p.724.
2. Vente anonyme ; Paris, Ader, Picard, Tajan, 21 novembre 1987, n°1.
3. Voir E. Boscher, 'Catalogue de l'œuvre de Jean-Michel Moreau le Jeune', Paris, 1882, p. 698.
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