Simon Vouet Lot n° 49

(Paris 1590-1649) La pénitente Marie-Madeleine, huile sur toile, 129.5 x 96 cm, encadrée Provenance : (probablement) collection du Cardinal Francesco Maria del Monte, Rome, avant 1626 ; vente, Sotheby's, Olympia, 24 avril 2007, lot 277 (en tant que Studio de Simon Vouet) ; où acquis par le propriétaire actuel Documentation : (probablement) inventaire du Cardinal Francesco Maria del Monte, 1627, Rome, Archivio di Stato, 30 Notai Capitolini, Ufficio 28, vol. 139, c 577v : 'Una Santa Maria Maddalena con cornice negra di palmi cinque' Exposé : Nantes, Musée des Beaux-Arts, Simon Vouet (les années italiennes 1613/1627), 21 novembre 2008 - 23 février 2009 / Besançon, 27 mars - 29 juin 2009, no. 14 (comme Simon Vouet) Littérature : (possible) C. Frommel, Caravaggios Frühwerk und der Kardinal Francesco Maria del Monte, in : Storia dell'arte,1971, p. 32 ; D. Jacquot, in : Simon Vouet (les années italiennes 1613/1627), catalogue d'exposition, éd. par D. Jacquot/A. Collange, Paris 2008, p. 115, cat. no. 14 (comme Simon Vouet) ; M. Weil-Curiel, Review : Simon Vouet (les années italiennes 1613/1627), in : Les cahiers d'histoire de l'art, 2009, p. 163 (pas de Vouet) ; D. Jacquot, Enjeux et bilan - provisoire - d'une exposition, in : Simon Vouet en Italie. Actes du colloque international, 6 - 8 décembre 2008, Rennes 2011, p. 262 (comme Simon Vouet) ; S. Loire, Simon Vouet en Italie (1612-1627). Questions d'attributions et de datations, in : Simon Vouet en Italie. Actes du colloque international, 6 - 8 décembre 2008, Rennes 2011, p. 187 (comme copie d'après Vouet) Le présent tableau sera repris par Dominique Jacquot dans son prochain catalogue raisonné des peintures de Simon Vouet (sous le cat. n° 5). Jacquot date cette œuvre de la période italienne de Vouet. En effet, elle montre clairement que l'artiste appréciait l'œuvre du Tintoret et comprenait le travail de Jusepe de Ribera, qui était actif à Rome entre 1612 et 1616 : des facteurs qui indiquent que la présente Marie-Madeleine a été créée au début du séjour de Vouet à Rome, vers 1616. La composition du tableau est connue par une gravure, au verso, réalisée par Antoine Garnier (1611-1694) et publiée par Jean Leblond (voir fig. 1 ; voir A. Tzeutschler Lurie, 'The Repentant Magdalene' by Simon Vouet, in : The Bulletin of the Cleveland Museum of Art, 1993, p. 161, fig. 4). Des sources d'archives documentent que parmi les mécènes de Vouet, le cardinal Francesco Maria Del Monte (1549-1626) possédait un tableau de ce sujet qui est cité dans son inventaire post-mortem de 1627 (voir Frommel dans la littérature). En effet, outre la similitude de taille, de nombreux éléments de la composition, notamment l'économie de gamme de la palette, la couleur gris-vert des tons de chair et l'expression d'un pathos intense de la Madone, pourraient suggérer le goût de cet important mécène. La réputation de Vouet en tant que peintre à Rome lui a permis de bénéficier de la protection de mécènes importants, dont le cardinal Francesco Maria del Monte, Cassiano dal Pozzo et la famille Barberini. C'est là que l'artiste a été exposé à la révolution artistique initiée par le Caravage, ce qui l'a amené à adopter l'accent mis sur le réalisme et l'utilisation dramatique de la lumière. Il absorbe également les influences d'autres courants artistiques évoluant dans d'autres villes italiennes, comme Gênes, qu'il visite en 1621, et Parme, Bologne et Florence, qu'il visite probablement à son retour à Rome.