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Lot n° 47

Salabhanjika Népal ca 13° siècle ou antérieur...

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Salabhanjika Népal ca 13° siècle ou antérieur Bois. H. 151 cm Superbe aisselier sculpté d’une divinité féminine saisissant la branche d’un arbre de sa main droite tout en se tenant debout sur la tête d’un personnage assis sur un rocher. Cette remarquable sculpture représente la version népalaise de la Salabhanjika (..labhañjik.), (celle qui brise la branche de l’arbre ..la) indienne. Dans ce contexte, la Salabhanjika est aussi un esprit associé à la nature et à l’arbre (yakshi) qui tend le bras vers les fruits ou les fleurs dans les branches supérieures de l’arbre tout en imposant à son corps l’attitude de la triple inflexion (tribhanga). Ses jambes croisées sont supportées par un Yaksha ou une Yakshi, son sexe étant délicat à interpréter, homme barbu à poitrine développée ou femme à goi.tre. Cette iconographie de la Salabhanjika ou « yakshi à l’arbre » remonte quasiment aux origines de l’architecture sacrée en pierre en Inde puisque de telles divinités sculptées sur des piliers scandaient le décor de vedika du stupa de Bharhut au Madhya Pradesh dès le deuxième siècle avant notre ère. Il est envisageable que celles soutenant les jambages du torana Est de Sanchi, (qui aurait été érigé du temps de Satakarni Ier des Satavahana, soit au Ier siècle de notre ère) puissent être considérées comme des archétypes également utilisés alors dans l’architecture en bois aujourd’hui disparue. Les plus anciens témoignages de cette architecture en bois n’ont survécu que dans les régions himalayennes, où tant au Népal que dans le district de Kullu en Himachal-Pradesh, des représentations de Salabhanjika en bois ont récemment été datées des alentours du septième siècle. L’iconographie de ces divinités anciennes associées à la nature s’est fondue dans une forme de syncrétisme avec celle de la reine Mâyâ, qui près de Lumbini aurait été attirée par un bosquet fleuri où elle aurait pris la même pose en s’ac.crochant à une branche de sal pour donner naissance au Buddha qui serait sorti de son flanc. Les aisseliers de ce type sont généralement datés des environs du treizième siècle, mais les travaux de Mary Shepherd Slusser « Seeing, Rather Than Looking At, Nepalese Art » https://www.asianart.com/articles/slusser-wood/index.html accompagnés d’analyses au Carbone14 ont démontré que certains pouvaient être datés des huitième ou neuvième siècles. La coiffure de notre Salabhanjika, organisée en deux chignons latéraux séparés par un diadème à gros fleuron central peut être observée sur des sculpture métalliques ou en pierre généralement attribuées à la période s’échelonnant du dixième au treizième siècle. Provenance : - Ancienne collection privée française - Vente de Maître Siboni (Sceaux) le 29 Mars 2015 lot 125

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