VIERGE À L'ENFANT COURONNÉE CHAMPAGNE, VERS 1500 Pierre... Lot 25

VIERGE À L'ENFANT COURONNÉE CHAMPAGNE, VERS 1500 Pierre calcaire polychromée H. 126 cm, L. 55 cm, P. 33 cm Petites restaurations Cette Vierge couronnée champenoise sort des canons attendus des jeunes meres sveltes et souriantes, jouant avec leur Fils. La nôtre, avec son visage plein, rendu mélancolique par ses yeux miclos, présente l'Enfant dont on pressent le sacrifice. Vetu d'une chemise blanche maintenue au col par une cordelette, il joue avec un chardonneret. Les riches atours de Marie contrastent avec le traitement de sa masse capillaire en fines meches ondulantes. Sa coiffure évoque celle de la Marie Madeleine de la collection Neutelings dont l'ample manteau n'est cependant orné que d'un galon sommairement travaillé (fig. 1). Elle s'en distingue encore par une implantation bien particuliere des cheveux qui dessinent un coeur sur le front. Ce détail se retrouve dans la Vierge de l'Annonciation de Coussegrey dont la simplicité de la mise n'a cependant rien de comparable avec les luxueuses étoffes qui parent notre Vierge (fig. 2). Le traitement soigné des manches bouffantes de la chemise qui dépasse du manteau, le raffinement des broderies sur chacun des vetements serait plutôt a rapprocher de la belle Vierge de Reims (fig. 3). De meme dimension, celle-ci est datée de la fin du XVe siecle et partage avec la nôtre la meme expression faciale, ce regard sérieux sous des paupieres tombantes assorti d'une petite bouche bien dessinée aux levres pincées. L'Enfant paraît moins gracieux ; il n'a ni la joliesse ni la délicatesse de notre sculpture. Les jambes croisées dans le creux du bras de sa mere, notre bambin prend appui d'une main sur son genou tandis qu'il tend l'autre vers l'oiseau dans une posture similaire a celle de l'Enfant que porte la Vierge de Mesnil-la- Comtesse (fig. 4) ou celle de Rouvroy (fig. 5), fleurons majeurs du beau XVIe siecle en Champagne.