VIERGE À L'ENFANT EN MAJESTÉ SUR FOND DE MILLEFLEURS CRÉMONE, 1494 huile sur panneau de bois
Signé et daté 1494.
Inscriptions à la base du trône : Raphael Biragus prepositus ob religionem in deum hanc hyconam dicavit 1494 // Firmi Charavagii opus
152 x 69 cm (avec le cadre : 164 x 80 cm)
PROVENANCE Santa Croce al Castello, Crémone
Sant'Apollinare, Crémone, attesté en 1762
Ancienne collection du comte Ambrogio Birago, Milan, attesté en 1822
Ancienne collection de Michele Cavaleri, Milan
Ancienne collection d'Henri Cernuschi, Milan et
Paris, acquis en 1873
Collection privée, Vienne, attesté en 1956 bibliographie
Anton-Maria Panni, Distinto rapporto delle dipinture che trovansi nelle chiese della citta e sobborghi di
Cremona, Cremona, 1762, p. 152 (qui l'a vu dans l'église Saint-Apollinaire).
Vincenzo Lancetti, Biografia cremonese, ossia Dizionario storico delle famiglie e persone memorabili spettanti alla citta di Cremona dai tempi piu remoti fino all'eta nostra, Milan, 1822, II, p. 362- 365 (a propos de la collection d'A. Birago).
Michele Caffi, «Di alcuni maestri di arte nel secolo
XV in Milano, poco noti e male indicati», Archivio
Storico Lombardo, 5, 1878, p. 93-94 (a propos de la collection du Cavaleri, écrit Cavalleri, et de la présence du peintre a Milan en 1457).
Roberto Bassi-Rathgeb, «Ritrovamento di un dipinto di Fermo da Caravaggio», Arte Lombarda, 1956, vol. 2, p. 166-167 (avec une reproduction de l'oeuvre).
Francesco Rossi, «Fermo da Caravaggio», dans
Saur Allgemeines Künstlerlexikon, 38, Munich ;
Leipzig, 2003, p. 284 (corpus des oeuvres et notice biographique).
Dans les archives de l'historien d'art Federico Zeri, Fondazione Zeri / Universita di Bologna, Fototeca Zeri, n° 2275 (oeuvre photographiée a Vienne et documentée sous le nom de «Tizzone Fermo»).
Notre tableau, qui représente la Vierge trônant en majesté avec l'Enfant sur ses genoux jouant avec une rose, est une commande du prévôt Raffaelle Birago au peintre Fermo da Caravaggio en 1494 comme le précise l'inscription a la base du trône.
Il fut retrouvé au milieu du siecle dernier dans une collection privée a Vienne par l'historien de l'art
Roberto Bassi-Rathgeb qui y a reconnu «un tres rare exemple assuré du peintre caravagin».
Les premieres mentions dans la littérature remontent au XVIIIe siecle. Recensant les tableaux exposés dans les églises de Crémone, l'artiste Anton-Maria Panni signale un panneau figurant une Vierge et l'Enfant, signé et daté sur un billet peint en trompe l'oeil Firmi
Caravagii opus 1494. L'auteur précise que ce panneau, réalisé par Fermo Caravaggio, peintre de Crémone, se trouvait a l'église Santa Croce al Castello avant d'etre placé a Saint-Apollinaire. Lors de la suppression de l'église en 1808, il fut récupéré par le comte Ambrogio
Birago qui l'installa dans sa résidence milanaise. Son biographe Vicenzo Lancetti, nous apprend que ce membre important du gouvernement du royaume de Lombardie-Vénétie, originaire de Crémone, est le descendant de Raphael Biragus prepositus ob religionem in deum hanc hyconam dicavit qui avait offert cette Madone a l'église San Bartolomeo. Il se trompe en transcrivant l'épitaphe inscrite au bas ou il lit 1424 au lieu de 1494. L'oeuvre vint enrichir la collection de l'avocat Michele Cavaleri (1813-1890) mais dont le projet d'ouvrir un Musée Cavaleri a Milan n'aboutit jamais. Ce fut finalement Henri
Cernuschi (1821-1896) qui acquit sa collection en 1873 et la transporta a Paris avant 1878. A sa mort, ses héritiers la disperserent (a l'exclusion des arts asiatiques, légués a la Ville de Paris).
Fermo da Caravaggio, dit aussi Ghisone (ou
Guisone) ou Tinzone (ou Tizzone), né en 1420, résidait a Milan en 1457. Il avait un fils et y exerçait son activité de peintre. Les historiens d'art lui attribuent quatre oeuvres en plus de la nôtre qui reste la seule signée connue a ce jour. La Vierge, vetue d'un riche manteau d'or brodé en vert de chardons, regarde tendrement son Fils dont elle câline le pied.
Lui, tourne ostensiblement la tete dans la direction opposée. Il porte a sa poitrine une rose, comme une préfiguration de la couronne d'épines et de son sacrifice a venir, également manifeste dans son auréole crucifere. Le groupe trône majestueusement sur un fond de millefleurs, suivant le meme schéma de composition que celui adopté par l'artiste pour son tableau conservé au Palazzo Madama, a Turin (fig. 1).
Sous le voile, les cheveux de Marie dessinent pareillement une accolade sur le front. L'artiste a emprunté ce détail a Cristoforo Moretti (actif, 1451- 1475). Ce dernier, chef de file de l'École Crémonaise, régulierement employé a la Cour des Sforza a Milan, avait traité avec le meme raffinement la coiffure de la Vierge dans le polyptique de San Lorenzo, aujourd'hui conservé au Musée Poldi Pezzoli de Milan (fig. 2).
Notre panneau est une oeuvre de maturité de
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