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Lot n° 174

Francis PICABIA (1879-1953) Portrait d'un enfant,...

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Francis PICABIA (1879-1953) Portrait d'un enfant, circa 1941-43 Huile sur carton Signé en bas à droite "Francis Picabia" 45,7 x 37,8 cm Provenance: Collection particulière, Belgique Un certificat du Comité Picabia sera remis à l'acquéreur. On y joint l'ouvrage Yve-Alain BOIS, Picabia, Flammarion, 1975 «…. Picabia est un jeune homme jeune par tempérament. Il n’a pas vieilli, il ne vieillira pas. Sa vie est une perpétuelle ivresse car rien de ce qui est la vie ne lui est étranger. Il est mieux que peintre, il est inventeur. Il sait tout et il est capable d’inventer ce qu’il ne sait pas, ce que personne n’a jamais su. Il a eu, en peinture, plus de «manières» que personne. Mais ce qui est étonnant c’est que tant de tableaux aussi dissemblables portent sa marque indéniablement, que rien de son œuvre ne porte le caractère de l’arrêt, de la station. Toujours en ce qu’il produit se manifeste le pouvoir de la transformation. Sa peinture est aussi vivante que lui. C’est pourquoi elle ne vieillit pas. Vieillir c’est  s’arrêter. Vivre c’est toujours être présent. Il y a en lui du Christophe Colomb, de l’Edison et, mieux il y a une sensualité certaine, évidente. Ses tableaux ne sont pas extraordinaires que par leur existence. Ce qui est étonnant c’est qu’ils soient. La surprise naît par eux et par leur présence seule. Ce n’est ni une autre planète, ni la terre, c’est Picabia lui-même réincarné, métamorphosé; si vous connaissez une de ses toiles vous connaissez Picabia, vous le reconnaîtrez dans la rue. Les toiles de Picabia sont ses portraits et des portraits par lesquels cet animateur multiplie encore ses possibilités de vie. Picabia est l’homme le plus vivant que je connaisse…. »  Robert Desnos, Ecrits sur les peintres. Peinture surréaliste, 1929, p 115, Flammarion 2011.  Les portraits d’enfants sont rares dans l’œuvre de Francis Picabia, lui l’enfant unique et vénéré, rapidement privé de toute présence maternelle, comble la solitude de son enfance par le dessin et la peinture, mais en quelque sorte l’enfance n’existe pas pour lui,  plongé trop tôt dans le monde adulte. De son union avec Gabrielle Buffet naîtront quatre enfants, Laure, Pancho, Gabrielle Cécile dite Jeannine et Vicente, puis en 1919 avec Germaine Everling , déjà mère de Michel Corlin, il aura Lorenzo , et c’est à partir de cette année-là qu’Olga Molher, une jeune suissesse engagée comme gouvernante pour les enfants. De gouvernante elle deviendra l’épouse, vigilante.  Notre portrait compte tenu de sa datation ne semble pas être un des cinq enfants de Francis Picabia, d’autant plus que dans ces années-là il trouve ses sources dans l’imagerie populaire et dans les photographies de « nudies » des magazines érotiques ou dans l’image sublimée de stars hollywoodiennes aux destins de papier glacé.  L’idée d’un portrait de commande semble également peu probable. A la fin de sa vie Picabia pose pour une photo avec Olga entre deux portraits de sa grand-mère maternelle et de sa mère,  mais c’est peut-être dans l’album de photographies d’Olga où l’on retrouve un cliché montrant Picabia et Olga entourés de petits neveux en Suisse.  Dans une certaine chronologie quelques années  plus tard  en 1943, deux portraits de petites filles (cat 783 et 784 / photos 959, 960; p 440 in M. L Borras, Picabia) où pour l’un en tous cas l’entablement de la porte joue un rôle primordial dans la composition divisant comme un conte de Lewis Caroll le monde de l’enfance de celui du réel.  Nous remercions Cécile Ritzenthaler pour les informations qu'elle nous a transmises.

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