Charles COPPENS - Morale et médecine - 1901 Lot n° 1024

Ouvrage indispensable et particulièrement intéressant. A sa lecture, on se laisse complètement happer par Coppens qui formule distinctement les hypothèses nécessaires à la conception d'un code de déontologie humaniste et médical. Dans la 6e conférence « La folie ou l’aliénation mentale », Charles Coppens, aborde notamment la question de l’expert judiciaire qui sera appelé à valider ou invalider la responsabilité du criminel ou meurtrier en fonction de son état de folie avéré. S’en suit quelques remarques formelles et fort utile au choix à effectuer. « Dans l’aliénation, le dérangement mental se manifeste parfois sur un point seulement, ou sur un groupe d’idées, et sur tout le reste le malade est parfaitement raisonnable. C’est un monomaniaque. Mais il est pourtant un véritable aliéné : car il a tout ce qui fait l’aliéné. Aussi bien, tôt ou tard, sa folie, d’abord cantonné, s’étend à d’autres sphères ; et même si cela n’arrive pas, on ne pourra jamais se fier à lui : c’est un esprit détraqué, hors des gonds. Mais prenez garde de confondre les monomanies avec l’excentricité ; car la distinction est de toute importance. L’excentricité est un parti pris de ne pas faire comme les autres et se retrouve dans la manière de raisonner, de parler, d’agir, avec unes sorte de défi jeté au sentiment populaire. L’homme excentrique sait qu’il est excentrique, et veut l’être, et en accepte d’avance les conséquences ; ce n’est pas un aliéné. Dan l’aliénation, il y a dérangement, altération du cerveau. Le cerveau est comme un dépôt d’images créées par l’imagination pour à la suite de la perception sensible, soit par suite de ses combinaisons spontanées : c’est une bibliothèque de faits et de fantômes ; et ces images ne sont pas seules, mais par groupes de sorte qu’en éveiller une, c’est en éveiller d’autres. » Plus loin il écarte les thèses spiritismes très en vogue en 1900 : « Le spiritisme ne s’occupe de médecin e que par accident : il est un système