MILO MANARA
Gulliveriana,
Les Humanoïdes Associés 1996
Planche originale n° 44, prépubliée dans la revue de voyage Gulliver n°8 en août 1995 sous le titre I viaggi di Gulliver.
Encre de Chine sur papier
47,8 × 65,6 cm (18,82 × 25,83 in.)
Après les Lilliputiens, les géants ! Ballottée au fil de son aventure, l'héroïne de Gulliveriana suit fidèlement l'itinéraire fantastique du Gulliver de Swift, inspiration de Manara. La plage, la baignade et même la goélette ancienne qui l'a menée dans ces étranges parages sont loin (voir lots 32 et 33, pages 12 et 13). Remarquable sur ces deux planches tirées de la même séquence, l'aisance avec laquelle l'artiste s'approprie en toute légèreté un univers de science-fiction : comment ne pas penser à Moebius ? Certes, depuis son récit Le Singe (Charlie Mensuel, 1976), hommage indéniable à celui qui fut l'un de ses maîtres, Manara a largement pris son essor. Ici, ne demeure de l'influence passée qu'une vibration graphique au service d'un univers rigoureusement possédé. Remarquable aussi, la façon dont l'artiste met en scène le trouble que l'intruse sème dans le couple de jeunes géants : excitation amusée du mâle, jalousie hors de propos de sa compagne, emprisonnant dans une boîte à papillons la pin-up de poche réduite à lui tirer la langue. Tout Manara est là.
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