MILO MANARA
Gulliveriana,
Les Humanoïdes Associés 1996
Planche originale n° 3, prépubliée dans la revue de voyage Gulliver n° 8 en août 1995 sous le titre I viaggi di Gulliver.
Encre de Chine sur papier
47,8 × 65,8 cm (18,82 × 25,91 in.)
Jambes interminables, cambrure de rêve, poitrine adolescente : sur les troisième et quatrième planches de Gulliveriana, cette jeune baigneuse ignore vers quelles fantasmagories vont l'emporter la noire goélette ancrée devant sa plage et le scénario de Milo Manara. Ici, l'artiste a choisi de s'inspirer des Voyages de Gulliver, « excellent roman qu'il n'y avait aucune nécessité de refaire », notait-il. D'où ce décalage d'âge, de sexe, de personnalité entre le chirurgien middle-class de Swift et une adolescente qui se préoccupe aussi de la date de rentrée des classes. Refus de caricaturer un chefd'oeuvre qu'il apprécie ? Sans doute. Ici, l'érotisme et le trait de Manara jouent la fraîcheur et l'humour, à l'image de l'héroïne : ces deux planches l'expriment en plein. Une telle finesse se marie avec la verdeur rabelaisienne que Manara revendique haut et fort. Elle se conjugue autant avec la rapidité et l'action. Le retournement brutal de son matelas pneumatique, puis la perte de son maillot, offriront une avalanche de surprises graphiques à une jeune fille dont le seul nom connu demeure celui de son aventure.
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