Requête au Roi (1778) Lot n° 40

Requête au Roi, par les habitants de la partie Nord de Saint Domingue. 20 avril 1788. Cahier de 32 feuillets (28 écrits), et 18 feuillets (signatures). Extraordinaire requête au Roi, suivie de la signature de 743 habitants du Cap, de La Marmelade, de Plaisance, du Terrier Rouge, de Dondon, de la Grande Rivière, de la Plaine du Nord, de Limonade, du Trou, de L'Acul, de Quartier Dauphin, de Maribaroux et d'Ouanaminthe. Les signataires demandent au roi la révocation de l'édit qui réunissait le Conseil de la partie nord de Saint-Domingue à celui de Port-au-Prince. « Une politique perverse, qui s'étudie depuis long-temps, à mettre la force à la place de la justice, pour avoir plus facilement et plus sûrement le droit et le moyen de nous opprimer, ne cesse de nous calomnier auprès de Votre Majesté (...). La fiscalité, ce serpent à cent têtes, qui se glisse en replis tortueux sous milles formes différentes vers les marches de votre trône, et qui cherche à imprimer sa dent meurtrière et vénéneuse sur tout, dévore depuis des années cette colonie de ses regardes perçants. Elle convoite avec ardeur nos richesses (...).» Suit une longue protestation de fidélité et d'amour au roi, puis un exposé de la géographie de l'île qui rend difficultueux le trajet de l'une à l'autre partie. « En ce qui concerne la discipline de nos esclaves, la moindre absence du maître peut donner lieu à des complots capables de renverser le renversement total de sa fortune. L'esclave est l'ennemi né de son maître. Pour un maître féroce, il en est cent qui sont des modèles d'humanité, soit par sentiment, soit par un sage intérêt, lorsque, pour un esclave attaché à son maître, on en trouverait mille dans la disposition de faire le plus de mal possible à celui dont il dépendent, si ce n'était la crainte d'être chatiés. Mais cette crainte, seule ressort de l'esclavage, est presque perdue depuis que l'esclave, abusant de la protection que lui accorde la nouvelle loi, cherche, par une suite de cette dépravatio