L.A.S. «de B—c», 28 février [1832, à la marquise de Castries]; 2 pages in-8 (réparations au scotch sur un bord).
Seconde lettre de Balzac à la marquise de Castries, qui vient de renoncer à l'anonymat et a invité
Balzac à lui rendre visite.
«Madame Daignez agréer mes remerciemens affectueux et l'expression de ma profonde reconnaissance pour la marque de confiance qu'il vous a plu de me donner. Il est si rare de rencontrer de nobles coeurs et de véritables amitiés; moi surtout, je suis si dénué d'appuis sincères sur lesquels je puisse me reposer que j'accepte, au risque de perdre beaucoup à être connu personnellement, votre offre généreuse. Si je n'étais pas embarqué dans un travail pressé, j'eusse été vous présenter mes hommages avec cette franchise de coeur qui vous est si chère; mais, après bien des luttes et des malheurs honorables, les malheurs dont on est fier, j'ai encore quelques pas à faire pour arriver à conquérir quelques bonnes heures où, je ne sois plus ni littérateur, ni artiste, où je puisse être moi, et ce sont de ces heures là que je voudrais vous consacrer si vous le permettez. Vous êtes heureuse, Madame, de pouvoir embellir votre solitude par de la poësie sans travail, moi je la remplis par le travail sans la poësie; j'espère près de vous devenir meilleur et suis persuadé que je ne puis que gagner dans le commerce d'une âme aussi noble et aussi douce que l'est la vôtre»...
Correspondance (Pléiade), t. I, n° 32-45.
Nous utilisons des cookies pour vous offrir une meilleure expérience de navigation, réaliser des analyses de trafic du site et de vous proposer des contenus et des annonces les plus adaptés à vos centres d’intérêts.