ALONSOGONZÁLEZBERRUGUETE Lot n° 10

Au cours de la première moitié du XVIe siècle, la production de tableaux de chevalet en format triptyque à feuilles pliantes s'est considérablement développée en Espagne, suivant la tradition des œuvres importées d'Italie et de Flandre. Un exemple en est ce triptyque, dont le panneau central représente la Vierge à l'Enfant sur un paysage nuageux de celaje. Les panneaux latéraux sont divisés en deux parties : dans la partie supérieure sont San Roque et San Sebastián dans des niches avanerate et, dans la partie inférieure, Adam et Eve dans le jardin d'Éden avec l'arbre de la connaissance du bien et du mal. A en juger par la présence de San Roque et San Sebastián dans leurs niches respectives, il s'agit d'un travail de dévotion, car ces saints sont connus comme protecteurs et intercesseurs contre la peste et les épidémies en général, invoqués depuis le Moyen Age. Bien qu'elle ait été précédemment attribuée à Jan van Scorel, peintre flamand actif à Rome, et Pedro Machuca (Tolède, h. 1490 - Grenade, 1550), il est clair que les œuvres picturales d'Alonso Berruguete étaient attribuées à la collection. L'analyse détaillée de l'ensemble permet d'observer la fusion caractéristique de Berruguete entre la sculpture classique, les modèles de Michel-Ange et le maniérisme florentin, générant une relation étroite entre peinture et sculpture. Ce n'est pas en vain que la figure de Saint Sébastien dérive d'un des nus que Michel-Ange a inclus dans son dessin préparatoire pour la fresque de la Bataille de Cascina, une fresque qui n'a jamais été réalisée. De même, la torsion du corps de San Sebastián rappelle beaucoup le groupe sculptural Laocoonte, une œuvre que Berruguete a pu découvrir après avoir été découverte en 1505 et exposée dans la cour octogonale du Belvédère. En ce qui concerne cette influence, comme le souligne Gómez Frechina dans son rapport, "il convient de noter que Vasari lui-même a in