CHIFFLET (Jean-Jacques). Lot n° 28

Anastasis Childerici I. Francorum regis, sive thesaurus sepulchralis Tornaci. Anvers, Ex officina Plantiniana Balthasaris Moreti, 1655. In-4 (234 x 175 mm), cartonnage papier bleu à la colle début XIXe. “THE WORLD'S FIRST SCIENTIFIC ARCHAEOLOGICAL PUBLICATION”. Le 27 mai 1653, un ouvrier qui travaillait à la démolition d'une maison longeant le cimetière de l'église Saint-Brice de Tournai mit au jour un caveau contenant des restes et de nombreux objets antiques précieux. Devant l’importance que revêtait politiquement cette découverte, dans le duel qui opposait les Habsbourg à la France, l’archiduc Leopold-Wilhelm, gouverneur des Pays-Bas, chargea son médecin Jean-Jacques Chifflet de produire un rapport détaillé. Le livre de Chifflet est ainsi LE PREMIER OUVRAGE SCIENTIFIQUE DOCUMENTANT UNE FOUILLE ET DRESSANT LE CATALOGUE ILLUSTRÉ DES TROUVAILLES (26 gravures dans le texte, dont 16 à pleine page, et une pl. dépliante h.-t. détaillant le glaive de Childéric). En confirmant qu’il s’agissait bien du tombeau de Childéric, et que des abeilles d’or et de grenat, et non des fleurs de lis, étaient bien les emblèmes des rois Mérovingiens, Chifflet affaiblissait les prétentions des Bourbons à la continuité dynastique. Les pièces du tombeau furent à la mort de l’archiduc transférées à Vienne, puis dans un geste d’apaisement offertes à Louis XIV pour son Cabinet des médailles du Louvre. Le « tombeau de Childéric », abrité dans un meuble commandé à l’ébéniste Pierre Gole en 1666, fut transporté du Louvre à la Bibliothèque royale et exposé – puis oublié – parmi différents objets de curiosité. Tirées de l’oubli par Napoléon, qui trouva les abeilles mérovingiennes plus convenables à sa gloire que les lis et en fit son emblème, les pièces du tombeau disparurent en grande partie dans un cambriolage en 1831. Ex-libris De Contréglise,1854. Prov. Château d’A*** Cahiers Kk et Ss un peu brunis, cartonnage légèrement frotté. Bonnie Effros, Merovingian Mortuary Arch