A Gisèle et Jean, ... par Marcel Maréchal Lot n° 0

Tout à commencé en 1969 au Théâtre du 8ème de Lyon, où je vis un jour débarquer de son Vallon des Auffes Jean Boissieu, grand reporteur et chroniqueur au Provençal. A ma grande surprise il avait fait les quelques 300 kilomètres qui séparent les deux cités simplement pour le plaisir d’assister, puis rendre compte dans le Provençal, de notre création du SANG de Jean Vauthier. Cette fervente curiosité me toucha. Et dès après, le spectacle terminé, Jean était à la maison, où Luce mon épouse avait préparé un repas lyonnais composé de cochonnailles triées sur le volet, et de vins des côtes rôties. Notre première rencontre se prolongea jusqu’à l’aube : une amitié venait de naître autour de notre passion commune du théâtre et de l’Art. Désormais j’étais le complice fraternel d’un fringant Tristan. J’ignorais qu’il avait son Iseult. C’est chez Hélène Cingria dans sa succession de cellules, magique caverne artistique, au sein de la Chartreuse de Villeneuve les Avignon que je fis connaissance de Gisèle. Dès le premier abord je compris, malgré leur mystérieuse façon de se vouvoyer, que l’une n’allait pas sans l’autre comme les amants de la légende. Gisèle et son sourire malicieux, sa voix lente et élégante devint aussitôt la belle amie de la famille, et avec Hélène la camarade de jeux de mes enfants Mathias et Laurence. Que de beaux souvenirs dans l’antre enchanté de la fée Cingria, pendant que dans la cour d’honneur nous donnions Cavalier seul de Jacques Audiberti. Le théâtre du 8ème et la Chartreuse d’Hélène étaient sans doute les deux étapes initiatiques nécessaires pour aller plus loin dans notre chaleureuse connivence. En 1975 en arrivant à Marseille on cherche à se loger non loin des amis Boissieu. Par bonheur on trouve une maison à louer Corniche Kennedy presque en surplomb du Vallon. Nous voilà voisins. Cette proximité va renforcer notre déjà solide amitié. A peine installée toute la famille descend au 154 Vallon des Auffes, devenue place Pierre Barbi