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Hyacinthe Rigaud

Prix Net TTC :
12800 EUR

Portrait d’Henri-Louis de la Tour d’Auvergne, comte d'Evreux Atelier d’Hyacinthe Rigaud (1659-1743) Ecole Française du début du XVIIIème siècle, vers 1705 Huile sur toile Dimensions: h. 72 cm, l. 57,5 cm Cadre en bois doré et richement sculpté aux coins fleuris d’époque Louis XIV. Encadré : h. 96 cm, l. 80 cm Henri-Louis de la Tour d’Auvergne (1679-1753), comte d’Evreux à l’âge de 24 ans. Le jeune homme est représenté debout, vu a mi-taille, tourné de trois quarts, sur un fond de ciel chargé de fumée de canons. La tête tournée vers la gauche, une grande perruque tombant sur les épaules, le visage juvénile aux joues plaines, un sourire délicat des lèvres minces, une expression du visage douce et bienveillante. La main droite est appuyée sur le bâton de commandement qui se retrouve au premier plan, tandis que le bras gauche est replié et la main est posée sur la hanche. Il est ceint d’une écharpe blanche de commandement dont les drapés flottant apparaissent à sa droite. Entièrement cuirassé, ses seuls ornements visibles sont les parements de velours bleu aux jonctions de pièces d’armure et les manches de fine dentelle blanche. La puissance et le charisme émanent de ce portrait militaire. Le jeune compte grâce à sa stature, son allure et son port de tête nous renvoie une image d’un guerrier vaillant. L’éclairage théâtrale illumine abondamment le visage et crée des forts reflets métalliques dans l’armure. Malgré sa position statique, les cheveux s’envolant au vent animent le tableau et lui apportent un dynamisme et une vigueur qui amplifient l’attitude belliqueuse du modèle. Notre œuvre est une version d’atelier d’Hyacinthe Rigaud, dont l’original a été exécuté par l’artiste lui-même en 1703. Ce portrait original du comte d’Evreux est aujourd’hui conservé à la galerie des peintures anciennes (Gemälde Galerie – Alte Meister) des collections du musée de Kassel. Ce portrait, un des plus réussis de l’artiste est exposé en 1704 au salon de l’Académie des Beaux-Arts et reçoit beaucoup de critiques positives. Quant au Compte d’Evreux, dès la création de l’original, satisfait du travail de l’artiste, il lui commande directement plusieurs répliques qui seront exécutées par l’atelier entre 1703 et 1705. Ces versions d’atelier, comme c’est le cas de notre tableau ont été destinées à être offertes par le compte à ses compagnons de guerre ou des membres de sa famille. Notre œuvre est répertoriée dans le catalogue raisonné d’Hyacinthe Rigaud rédigé par le spécialiste de l’artiste Mr Stéphane Perreau. (voir également le site internet de Mr Stéphane Perreau https://hyacinthe-rigaud.over-blog.com/article-portrait-du-comte-d-evreux-60756307.html) Provenance : ancienne collection particulière dijonnaise Henri-Louis de la Tour d’Auvergne, le comte d'Evreux est le quatrième fils du duc de Bouillon, Godefroy-Maurice de La Tour (1641-1721) et de Marie-Anne Mancini (1649-1714), niece de Mazarin. Sa carrière militaire commence en 1691, il est nommé enseigne au régiment du roi, pendant le siège de Mons. En 1698, il est colonel du régiment de Blaisois, et évolue progressivement dans la hiérarchie. Brigadier quatre ans plus tard, il est finalement promu au rang de maréchal de camp en 17042. En 1707, il épouse la fille d'un richissime banquier de la place de Paris, Marie-Anne Crozat (1696–1729), qui lui apporte une dot considérable de 2 millions de livres tournois. L'année suivante, il est fait lieutenant général des armées du roi. En 1716, il est nommé gouverneur du Poitou, puis en 1719, de l'Île-de-France4. Entre 1718 et 1722, il fait ériger un nouvel hôtel particulier à Paris, qui devient sa résidence principale. Cet hôtel d'Évreux connu sous le nom de palais de l'Élysée, la demeure où a vécu la marquise de Pompadour, prince Murat, est de nos jours la résidence officielle des présidents de la République française. Hyacinthe Rigaud (Perpignan 1659 – Paris 1743) Le plus célèbre portraitiste du règne de Louis XIV. Natif de Perpignan, Rigaud arrive à Paris à 1681. Sur les conseils de Le Brun, il se consacre au portrait, genre qu’il élève à sa plus haute expression. Il se fait remarquer du roi et de la Cour avec le portrait de Monsieur, frère du souverain, en 1688 puis de Philippe II d’Orléans, l’année suivante. Louis XIV lui réclame le sien en armure, livré en 1694. Il entre en 1687 à l'Académie, dont il devient recteur en 1733, après avoir reçu le titre de peintre des rois Louis XIV (1694) et Louis XV (1727). Maître du portrait d'apparat, admirateur de Van Dyck et de Rembrandt, il satisfait, grâce à un important atelier, la demande de tous les grands personnages de son temps.

Galerie Nicolas Lenté
2, rue des Saints-Pères
75007 Paris