Ventes à venir

420 numéros composent ce sommaire destiné aux bibliophiles, voyant notamment le contenu d'une bibliothèque provençale. Il faudra envisager notamment 1 000/1 200 € pour un exemplaire de Mort à crédit de Céline, édité à Paris en 1936, et 900/1 200 € pour un manuscrit autographe de Louis XIV ou l'Homme-roi de Maurras. 

Les coups de marteau, prévus entre quelques dizaines et quelques milliers d'euros, récompenseront des bijoux, des montres et des accessoires de mode (certains de la maison Hermès). Sans surprise ou presque, les parures ornées de diamants seront les plus disputées à l'image d'un diamant de taille brillant sous blister (4,01 ct), estimé 25 000/30 000 €, d'une bague ornée d'un diamant de taille radiant épaulé de quatre diamants taper entre deux lignes de brillants, annoncée à 13 000/17 000 €, une autre, en or gris, centrée d'une émeraude (taille émeraude, 4,49 ct, Colombie) en serti clos dans un entourage pavé de brillants en serti griffe pour laquelle 12 000/15 000 € sont avancés.

Un seul nom sera à retenir dans cette dispersion : celui de l'artiste hongrois installé à Paris en 1960, lié aux poètes Yves Bonnefoy et André du Bouchet, Miklos Bokor (1927-2019). 300 œuvres sur papier sont proposées dont les estimations s'échelonnent de 100/200 € à 1 000/2 000 €.

La session sera menée par l' Odyssée d'Homère dans une édition de la Compagnie des bibliophiles de l’Automobile-Club de France, 1930-1933, en quatre volumes in-4°, ornée de cent compositions dont soixante-quinze hors texte, par François-Louis Schmied (7 000/10 000 €). Pierres et métaux précieux prendront la relève, à l'image d'une bague en or gris ornée d'un solitaire rond demi-taille (environ 2 ct) attirant 4 000/6 000 €, alors qu'une montre de dame en or jaune Chopard de 1999 indiquera 4 000/5 000 €. Claude Venard sera de la fête au travers d'un Chalutier en Bretagne avec voilier en fond , une toile estimée 3 000/4 000 €.

Parmi les souvenirs militaires proposés à Lyon, les casques d'Europe et d'outre-Atalantique seront légion. Un ensemble de dix-sept de ces accessoires provenant de l'Armée française, comptant différents modèles et de la seconde moitié du XX e siècle, attirera 1 500/2 000 €. Remontant à la Première Guerre mondiale, un casque de guetteur de tranchée, français, du modèle de Saint-Chamond et réalisé en fonte d'acier, est estimé à même hauteur, tandi qu'un lot de huit casques de différents pays, la plupart en plastique, nécessitera 800/1 000 €.

Les diamants brilleront au plus haut. Une bague solitare ornée d'un diamant taille brillant de 3,18 ct, couleur K et pureté VS1, se négociera à 10 000/15 000 € tandis qu'une bague solitaire centrée d'un diamant taille brillant de 3,62 ct, couleur I et pureté VS1, se disputera à 17 000/23 000 €. Il y en aura pour tous les goûts avec encore une broche "fleurs" sertie de diamants taille ancienne et rose et ornée d'émail polychrome d'époque 1900 (1 200/1 800 €) et un collier négligé d'époque 1940-1960 à pompons, mailles tubulaires et pavé de diamants taille brillant (4 500/6 500 €). Signalons enfin pour les montres un modèle chronographe de Breitling Navitimer de 2017 dont on attend 3 800/4 500 €.

Quatre jours seront nécessaires (le dernier consacré aux photographies) pour disperser la collection du docteur Roland Broca – psychiatre des hôpitaux – et de son épouse Brigitte, journaliste. Ces collectionneurs aux goûts éclectiques se sont passionnés pour l'art nouveau, la peinture XVIIIe mais aussi les lettres, les manuscrits et les livres, qui font l’objet de ces premières dispersions. Vedette de celles-ci, un herbier de plantes séchées composé par Jean-Jacques Rousseau dans les dernières années de sa vie est attendu à 130 000/150 000 € (voir Gazette n° 23, page 28). Il est accompagné de lettres d'Aragon témoignant de son engagement politique, de Charles Maurras, d'Émile Zola prenant la défense du capitaine Dreyfus. Sont mis à l'honneur également des scientifiques où la psychiatrie et la psychanalyse sont mises en valeur (Charcot, Freud), mais aussi madame de Sévigné parlant de ses idées pédagogiques, de Marcel Proust, d'André Breton, Jean Genet (brouillon du Balcon), Antonin Artaud. Du marquis de Sade, près de 70 lettres, en grande partie inédites, retracent une cinquantaine d'années de sa vie. La centaine de lettres d'Émile Zola qu'admire Brigitte Broca, permet de suivre le romancier depuis ses débuts, son engagement politique et ses échecs académiques. De Louis-Ferdinand Céline, le docteur Broca qui avait commencé sa carrière au dispensaire de Clichy où l'avait précédé le docteur Destouches, a réuni un ensemble de plus de 150 lettres de 1914 à 1957, à divers correspondants. Les estimations oscillent de quelques centaines à 30 000/40 000 €. Les livres, anciens et modernes (19 juin), sont emmenés par un exemplaire de l'édition originale de Mort à crédit (Paris, 1936), habillé de maroquin janséniste noir et dédié à Lucien Descaves (30 000/40 000 €) ; sans bouder une contrefaçon genevoise des 28 premiers volumes et édition originale des 5 volumes de supplément de L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751-1772, 15 000/20 000 €).

C'est un lot pour le moins étonnant qui tiendra la tête de cette affiche : un torréfacteur électrique pour le café, le caco et les noisettes de la marque française Massol. Daté de 1994, il se négociera autour de 1 300/1 500 €. Les autres lots de cette vente sont annoncés à quelques dizaines ou centaines d'euros. Nous remarquerons ainsi une console et trumeau de style Empire en placage d'acajou moyennant 250/350 €, une huile sur carton peinte en 1992 par Lambert Maria Wintersberger, Champs à flanc de montagne à 200/300 € ou encore une affiche de Tomi Ungerer, « La téatr dn Lé Ru » exécutée pour l'association du Théâtre d'aujourd'hui à l'occasion de la fête dans la rue organisée à Colmar du 7 au 12 juin 1997. Compter 150/300 €.

C'est à 19 h que tomberont les premiers coups de marteau d'une vente organisée au profit d'Amnesty International dans l'auditorium de l'Institut d'études supérieures des arts et faisant suite à l'exposition « La Terre nous est étroite » dénonçant les conditions de vie d'hommes et de femmes confrontés à un monde où le droit de vivre est remis en question. 35 œuvres sur papier, photographies et techniques mixtes sont proposées, données par les artistes Matthieu Boucherit, Guacolda, Baptiste Penin, Magali Mulamba, Farah Khelil, José Merino-Lopez, Maya-Inès Touam, Céline Tuloup et Parsa Ghahremaninejad.

Deux belles gemmes sont à saisir, le deuxième jour de vente, le mercredi 19 juin : un grand cabochon ovale d'émeraude de 176,24 ct, de Colombie (175 000/275 000 CHF) et un lot de neuf diamants (5,04 ct, F/VVS1 ; 3,89 ct, G/VS1 ; 3,56 ct, G/VVS2 ; 3,00 ct, F/VVS2-VS1 ; 2,91 ct, E/VVS1 ; 2,74 ct, G/VS1;  2,68 ct, G/VVS2 ; 1,68 ct, G/SI1, type Iia ; 1,36 ct, F/VS1-2) pour 190 000/290 000 CHF. Autre diamant, un rose fancy, 1,21 ct, taillé en carré, brillant modifié, de couleur rose pourpre intense (100 000/150 000 CHF). Parmi les jolies pièces qui suivent, citons un pendentif serti d'une émeraude en forme de cœur d'environ 41,08 ct, de Colombie (80 000/120 000 CHF).

Ce premier jour de vente, le mercredi 19 juin, commence crescendo avec des estimations qui ne dépasseront pas 5 000 € pour un revolver dragoon, 2 e modèle, de 1851, accueillant une gravure représentant un combat entre Texas Rangers et des Indiens. 2 500 à 4 000 € sont attendus pour une même arme mais du premier modèle, de 1849, représentant la même scène. Il faudra encore débourser 1 000/15 000 € pour acquérir une carabine Winchester modèle 1873 de 1883.

Le portrait d’une jeune dessinatrice, peinte par Donat Nonotte au XVIII e siècle (4 000/6 000 €), côtoiera Bélisaire par le Baron Gérard, première pensée de son tableau possiblement peinte en 1795 (8 000/12 000 €), et le visage de Claudine, la maîtresse de Raoul Dufy, immortalisée par ce dernier (même estimation). La Tête de saint Jean-Baptiste dans un plat , par Rodin, a été fondue par Godard en 2003 (15 000/20 000 €). Côté mobilier, Ruhlmann a imaginé le fauteuil « Salamriad », qui offrira son assise autour de 17 500 €. Très rare collection complète imprimée et diffusée par Guy Lévis Mano, des fascicules d’ Acéphale , illustrés par André Masson, intéresseront les spécialistes autour de 1 750 €. Dans son étui, un gobelet en cristal « taillé riche » du service de Napoléon I er changera de mains pour environ 2 500 €.

Les hommes appréciant le style des années 1960 opteront pour une montre Jaeger-LeCoultre à bracelet tressé en or jaune (2 000/3 000 €). Les femmes prévoiront quelque 650 € pour passer au cou un collier O. J. Perrin alternant des carrés d’or jaune et gris, et environ 350 € pour une bague griffée d’une intaille en cornaline figurant un homme en toge.

L'argent sous toutes ses formes règnera sur cette session. Citons d'emblée une paire de vases de ce métal à décor de cannelures torses et guirlande de fleurs et feuillage, de l'orfèvre Olier et Caron (1910-1916), qui feront des envieux prêts à débourser 2 000 à 3 000 €. Plus ancienne, réalisée à Douai vers 1745-50 par Maximilien Joseph Savary, une chocolatière en argent reposant sur quatre pieds en enroulements et attaches en palmette, à anse en bois noirci, recueillera 1 500/2 000 €. On en attend autant d'une paire de plats octogonaux, chiffrés par Odiot, ou d'une ménagère comprenant 98 pièces, d'Henin et Cie et insculpées en 1896 (poids 3,85 kg). À 1 200/1 800 € sera convoitée une dernière chocolatière, celle-là en argent uni, reposant sur trois pieds en enroulements et gravée d'armoiries, un travail parisien du maître orfèvre Louis Cordier en 1727 pesant 1,18 kg.

La troisième partie de la succession André Métrot est au programme, et dispersera un important fonds de maison accessible à toutes les bourses. Les livres des XVIII e et XIX e siècles côtoieront des textes manuscrits de la poétesse Marceline Desbordes-Valmore (entre 1000 et 2 000 €). Française et étrangère, l'orfèvrerie sera dijonnaise, parisienne et rouennaise, du XVIII e siècle à nos jours. Le mobilier offrira de prendre place dans un fauteuil Louis XV estampillé Leroy (200/300 €) pour admirer à loisir une gouache du début du XVIII e siècle figurant Danaé recevant une pluie d'or (100/150 €).

Le design brésilien est à l'honneur dans cette session bruxelloise avec une table de salle à manger en bois noirci et mélaminé, un modèle créé vers 1950 par Joachim Tenreiro (1906-1992) pour 50 000/60 000 €. Design brésilien encore avec Jorge Zalszupin (1922-2020) et son célèbre canapé Sofa Presidential, un modèle créé vers 1950-1965, alliant bois laqué cuir et acier chromé (12 000/18 000 €). L'Italien Gio Ponti est cité à plusieurs reprises dans les lots phares, notamment avec un lit en placage de ronce de noyer, un modèle créé vers 1930, attendu autour de 25 000/35 000 €. Serge Mouille et une applique à deux bras de lumière en métal laqué et laiton, un modèle créé vers 1955 (12 000/18 000 €), et la banquette à lattes Cansado de Charlotte Perriand, 1958 (8 000/12 000 €), sont les autres pièces majeures de ce catalogue.

À l’effet mosaïqué de la Ville bleue peinte en 1956 par Antonio Bandeira (100 000/150 000 €), répondront les lignes déchirées de la Tempête de Maria Helena Vieira da Silva, l’année suivante (250 000/350 000 €). Cinq œuvres choisies par Sherrie Levine, figure du mouvement de l’appropriation, seront en lice (de 40 000 à 70 000 €). Étoffée pendant vingt ans, une collection livrera des abstractions américaines, de l’art urbain et des œuvres minimalistes, caractérisées par leur intérêt pour la matière et la complexité de leurs compositions. Elles seront signées Wilhelm Sasnal, Stefan Brüggeman, Heimo Zobernig et Christopher Wool. Pour une sérigraphie et peinture à l’émail sur toile de lin exécutée par ce dernier, 1 à 1,5 M€ sont à prévoir.

Un bouddha en bronze à patine verte de la période Chien Saen, de la Thaïlande du XV e siècle, est l'objet phare de cette première session des deux que comporte le mardi 4 juin à 5 000/8 000 CHF. Il est suivi d'un objet tibétain, une couverture de livre de sutra, en bois sculpté en haut relief (5000/8000 CHF) également. Un rare bol en porcelaine de Chine, à décors en famille rose portant la marque à six caractères Da Qing Guangxu Nianzhi (4 000/6 000 CHF), une jambe gauche de divinité en cuivre repoussé doré du Tibet du XVI e -XVII e siècle (4 000/6 000 CHF) et un vase bouteille en porcelaine de Chine impériale, marque et période Guangxu (4 000/5 000 CHF) sont les autres lots très attendus de cette vente.

Estampes et multiples le jeudi 20 juin avec une occasion d'acquérir un Banksy pour 100 000/180 000 CHF, le fameux triptyque du Jeteur de fleurs , une sérigraphie couleur sur carton recyclé, numérotée 268/300. Il est suivi par Warhol et une sérigraphie couleur (55/100), un portrait de Goethe de 1982 (60 000/90 000 CHF). Nature morte avec Picasso , une sérigraphie couleur (8/90) de Lichtenstein (20 000/30 000 CHF) et une gravure d'Emil Nolde représentant un voilier sur un lac en 1922 (8 000/12 000 CHF) complètent ces lots majeurs.  

Les estampes ouvriront la journée à 11 h avec Marcelle Lender, immortalisée par Toulouse-Lautrec (3 000/4 000 €), et Diane et Orion gravés à l’eau-forte par Jacques Bellange (2 000/3 000 €). Reprise à 14 h avec des livres, des manuscrits et des autographes. Les Œuvres de Clément Marot seront au rendez-vous avec une rare édition collective, la première publiée par François Juste en [1536-] 1537, un exemplaire en cinq parties, illustré de bois in-texte (5 000/8 000 €). À 17 h, place à un exceptionnel ensemble de 1 749 pièces de collection Albertini, dispersées en 153 lots : des couvertures enluminées armoriées de registres de podestats, capitaines, juges et syndics du peuple à Pérouse, avec blasons peints, dessins et inscriptions à l’encre, exécutés aux XIII e -XV e siècles (entre 1 000 et 3 200 €).