Léon BLOY (1846-1917). L.A.S., Paris 6 juillet 1889, à un ami ; 2 pages in-8.
Belle lettre du Mendiant ingrat. Il accuse réception des 500 francs que Picard lui a envoyés : « j’ai écrit aussitôt une lettre aussi convenable et même aussi chaleureuse que j’ai pu, mais, hélas ! sans joie. Ce retard de trois semaines a été un fort grand dommage, et cette pauvre somme déjà, si horriblement juste, n’était plus la même, m’arrivant ainsi grevée d’inévitables escomptes. Il aurait fallu que cette affaire fût enlevée. Cet argent si nécessaire, si précieux pour moi, je le voyais fondre à l’avance inutilement entre mes doigts et c’est pour cela que j’ai poussé de tels cris. Enfin, j’ai pu tout de même réaliser la chose la plus importante, c’est-à-dire embarquer ma petite famille et la mettre à l’abri, très loin d’ici. C’est un allègement et un apaisement immenses. Mais voilà tout, absolument tout. L’autre chose que j’espérais, que j’avais cru tenir, m’échappe sans remède. Cet été le bon travail littéraire que vous aviez souhaité pour moi, je ne l’aurai pas. Dès aujourd’hui il faut que je cherche mon pain, comme auparavant. Il sera même nécessaire que je produise un effort héroïque pour mettre au point les quelques articles que je compte envoyer à L’Art Moderne. […] Il faut recommencer tout de suite la gueuserie éternelle, l’expédient imbécile, l’idiote et stérile chasse à la pièce de cent sous pour se remplir seulement l’intestin, alors qu’on aurait peut-être quelque très grande et très belle et très sainte chose à faire ! »…
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