Jean FAUTRIER Lot n° 45

«LITTLE RED SQUARES», 1958 Huile sur papier marouflé sur toile signé en bas à droite, titré sur le châssis au dos 38 x 46 cm Provenance: - Galerie Erval, Paris - Collection particulière Bibliographie: Sera reproduit dans le catalogue raisonné de l'oeuvre de l'artiste en préparation par Marie-José Lefort, Genève. En présence d'un tableau de Jean Fautrier on pense acte de peinture plutôt qu'oeuvre d'art. A chaque drame intérieur, à chaque procès instruit, à chaque progression mentale et spirituelle, à chaque aventure intérieure va correspondre un progrès technique, une avancée matérialiste poussée à son paroxysme. C'est par la technique, par une recherche et un élargissement continu que la vision trouve ses propres moyens d'extériorisation. L'informel s'exprime sans pour autant représenter. Ce qui intéresse Fautrier dans une peinture comme celle-ci, c'est avant tout le volume, une peinture à trois dimensions où tout se passe comme si l'objet peinture avait perdu ses contours, comme arrêté dans son mouvement et où tout se passe comme si le dessin se retirait et ne délimitait plus le mouvement visuel pour devenir une sorte de synergie cinétique de la matière. Avec le temps, il semble que les productions de Fautrier se soient de plus en plus éloignées de la notion traditionnelle de tableau, probablement à cause de l'épaisseur de la pâte, d'une pâte qui n'est pas due à une épaisseur de couleur mais à une épaisseur de blanc. Epaisseur informée, posée au pinceau ou au couteau dans le but de limiter et délimiter des masses rassemblées en crêtes, ravines, crevasses, sur lesquelles la couleur posée en fines couches apportera vie et lumière. Si la technique est prépondérante, si le peintre se livre à une alchimie subtile, elle ne saurait expliquer qu'en partie le travail de Jean Fautrier. Le geste de peindre n'est pas simplement un besoin d'étendre de la peinture sur une toile mais plutôt le désir de s'exprimer, de faire