Masque mortuaire de Vladimir Vissostky. Porte la mention au verso: Exemplaire numéro 1 et l'encre rouge: M.V. [Marina Vlady] 1980 Dimensions: 23,4 x 13,2 x 5,7 cm A quatre heures du matin, le 25 juillet, je me réveille en nage, [...]. " Volodia est mort ". C'est tout. Trois mots brefs, bredouillés par une voix inconnue. La glace t'a ensevelie. Tu n'as pas réussi à en briser l'étau. [...] Il fait nuit maintenant. J'allume notre lampe de chevet. La lumière dorée adoucit ton visage. Je fais entrer le sculpteur ami qui va m'aider à faire le masque mortuaire. C'est un homme âgé. Très pieux, dont les gestes simples me calment. Pendant qu'il prépare le plâtre, j'enduis ton visage de vaseline. Je le lisse, et il me semble qu'il se détend sous mes doigts. Dernière caresse, comme un dernier apaisement. Puis nous travaillons en silence. J'ai fait quelques années de sculpture je sais donc prendre une empreinte, je retrouve les gestes presque oubliés, le travail manuel me replonge dans la simplicité de la vie, le vieux sculpteur fait une dernière prière, c'est fini. Le masque sera reproduit en trois exemplaires, en bronze. Pour le reste, je laisse à notre vieil ami le soin de décider. Sur ton bureau, tu avais le masque mortuaire de Pouchkine. Certains trouvent cette tradition lugubre, d'autres sont choqués de voir un tel objet au mur. Mais j'estime qu'un artiste appartient à tout le monde. Il s'est donné une fois pour toutes et à jamais à ceux qui aiment. Pp 268-269. Marina Vlady. Vladimir ou le vol arrêté. Paris, Fayard, 2005.
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