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Lot n° 12

Attribué à Crispin van den BROECK (Malines 1523...

Result :
Not available
Estimate :
Subscribers only

La Mélancolie rend l'homme faible Panneau. (Restaurations et petits manques) 50 cm x 65 cm Cadre en bois de style hollandais Ce tableau représente une savante allégorie qui associe la mythologie, la médecine, l'alchimie et l'astrologie. On y voit deux personnages principaux, une femme ailée et un homme nu. Le premier, aux ailes repliées, semble assis de manière instable et s'appuie avec force sur une table aux pieds zoomorphes, qui le sépare de l'homme. Cette femme porte une coiffure élaborée mais son vêtement est négligé. Sa main droite tient une équerre tandis que sa main gauche tient renversé le caducée de Mercure. Son visage est d'une grande beauté, comme son corps. Son regard se perd dans le vide, presque éteint et sans âme. Quant à l'homme, il est habillé d'un manteau, qui ne cache pas cependant toute sa nudité. L'un de ses pieds prend appui sur un podium à l'antique. Tenant dans ses mains un compas et une équerre lui aussi, son regard désorienté fixe les yeux perdus de la femme. A côté de cette dernière, un coq s'interpose entre le spectateur et un paysage ouvrant sur la droite. Dans le ciel, en haut, le char d'Apollon s'envole vers le soleil, diffusant une lumière dorée. C'est la présence de la femme ailée qui donne les clés pour lire cette allégorie. A partir d'elle, il est possible de proposer une signification plausible en réunissant tous les éléments de ce puzzle. Elle dérive de la figure de la Mélancolie gravée par Albrecht Dürer en 1514 (on en connait plusieurs versions, dont la meilleure est conservée à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe). Ici, le personnage féminin est également assis et ailé, tenant un instrument de mesure dans sa main droite. Elle est le symbole d'une des quatre humeurs qui gouvernent et conditionnent le corps humain, la bile noire, selon la théorie des humeurs conçue à l'époque classique et sur laquelle l'historien de l'art Erwin Panofsky a écrit des phrases définitives (Saturne et la Mélancolie, 1964). Les autres humeurs sont