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Lot n° 21

Raoul LAMOURDEDIEU (1877-1953) L’Hymne au soleil,...

Estimate :
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Raoul LAMOURDEDIEU (1877-1953) L’Hymne au soleil, 1924 Sculpture. Marbre. Taille directe. Signée Raoul LAMOURDEDIEU sur le côté droit de la terrasse. Hauteur : 158 cm Expert : Emmanuel Eyraud Expositions : - Salon des Tuileries, Paris, 1924 - Notre sculpture exposée lors de cette manifestation. - Salon d’Automne, Paris, 1937 - Notre sculpture exposée lors de cette manifestation. - Sculpture en taille directe en France de 1900 à 1950 – Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-lès-Chevreuse, du 15 septembre au 13 novembre 1988. Notre sculpture exposée lors de cette manifestation. Bibliographie : - Catalogue du Salon des Tuileries, Paris, 1924 - Notre œuvre, référencée sous le numéro 876 du catalogue, page 52. - Art & Industrie – N° 4 d’avril 1928 - Notre œuvre, reproduite page 48. - Catalogue du Salon d’Automne, Paris, 1937 - Notre œuvre, datée par erreur de 1928, référencée sous le numéro 1837 du catalogue, page 246. - Patrick Elliott – Sculpture en taille directe en France de 1900 à 1950 – Catalogue de l’exposition organisée à la Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-lès-Chevreuse (15 septembre – 13 novembre 1988). Éditions de la Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-lès-Chevreuse, 1988. Notre œuvre citée au sein du catalogue, non paginé. - Tableaux modernes – Art Nouveau – Art Déco – Vente Me Millon, Hôtel Drouot, Paris, le 27 juin 1994. Notre œuvre, référencée sous le numéro 239 du catalogue, reproduite page 67. Célèbre bien au-delà de nos frontières, le sculpteur et médailleur Raoul Lamourdedieu fut un véritable maître de la taille directe. Alors élève à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, il se forma très vite à cette technique lors de son apprentissage chez un sculpteur sur bois – matériau qu’il chérira tout au long de sa carrière. Grâce à un prix, il put intégrer l’École des Beaux-Arts de Paris en 1897, avant d’y devenir professeur de taille et de mise au point à partir de 1930. Aux Beaux-Arts, il fréquenta tour à tour les ateliers d’Alexandre Falguière (1831-1900) et d’Alexandre Charpentier (1856-1909), lequel lui transmettra son goût pour la création de médailles. Toujours élève, il participa à la création de sculptures pour le Grand Palais en 1900 aux côtés de Paul Landowski (1875-1961) et de François-Léon Sicard (1862-1934) puis, en 1925, il créa deux bas-reliefs pour la Pergola de la Douce France – groupe avec lequel il exposera à plusieurs reprises. Membre de la Société Nationale des Beaux-Arts et du Salon d’Automne, il participa à de nombreuses expositions avant de commencer à enseigner son art. Une grande partie de son œuvre fut consacrée à l’art monumental, notamment différents monuments aux morts et des fontaines, comme celle de la Porte d’Auteuil. Son œuvre nous est donc avant tout connue par ses sculptures ornant de multiples espaces publics à travers la France. En outre, il créa, à l’instar des sculpteurs de l’époque, des médailles ainsi que de nombreux nus féminins. Dans ses premières œuvres, on décèle une certaine influence d’Auguste Rodin (1840-1917) , elle disparaîtra dès les années 1920, au profit d’une proximité avec les œuvres d’Antoine Bourdelle (1861-1929), avant d’évoluer, dans les années 1930, vers un classicisme dépouillé proche de l’art épuré d’Aristide Maillol (1861-1944). Mais, traitant de thèmes et de matériaux multiples, de surcroît dans des dimensions extrêmement variées, c’est tout particulièrement la richesse et la qualité de sa sculpture qui nous frappent. Créant des bas-reliefs figurant des scènes historiques, des figures mythologiques ou religieuses, ainsi que des bustes de petite taille ou des médailles, la puissance de l’imagination créatrice et la pluridisciplinarité de ce maître de la taille directe sont incontestables. En sculpture, il aborda tous types de matériaux, en particulier le bois – appréciant les essences de cerisier, de noyer et particulièrement d’acajou. Il s’essaya également au travail du ciment et du bronze, réservant ce dernier uniquement à la réalisation de petits sujets et de bustes. La pierre restera toutefois son matériau de prédilection et, utilisant les innombrables types de pierre que pouvait offrir le territoire français, il s’en servit dans son art monumental, ainsi que pour traduire la sensualité plastique de ses nus féminins. Il n’était pas partisan du modelage – encore moins sans mise au point – et préférait travailler directement la pierre à l’aide de ses ciseaux, sans modèle préalable. Il théorisa d’ailleurs son étude de l’art de la taille dans un traité publié en 1941, intitulé Traité de la sculpture taillée. Lorsqu’il était professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris, il s’attelait à transmettre ce savoir-faire à ses élèves, et insistait sur l’importance de la recherche plastique autour de la simplification des volumes, obtenue par la juste utilisation de masses de lumière et de gris.