Pablo PICASSO (1881-1973) Lot n° 70

Nu couché, 3/9/67 Crayon noir, estompe, aquarelle verte et gouache blanche signé et daté en bas à droite. Grattage au dessus de la tête. 55,5 x 75 cm Bibliographie: - Picasso, dessins 1966-1967 , galerie Louise Leiris, 28 février-23 mars 1968. - Pablo Picasso, volume XXVII, oeuvres de 1967 et 1968 , Christian Zervos, Éditions Cahiers d'Art, Paris, 1973. Provenance: - Galerie Louise Leiris, Paris. Non hors du temps, mais en un temps où rien ne saurait être anachronique, c'est là que se trouve mené celui qui regarde ces feuilles sur lesquelles Picasso a inscrit, et parfois, juxtaposé, des figures de tous styles et de tous siècles-âge sans âge de la mythologie, époque des aïeux descendus de leurs cadres, jours d'hier et de maintenant. Criants de véracité, bien que ces figures que presque toutes on jurerait portraits ne soient souvent que d'elles-mêmes, des personnages apparaissent tantôt seuls, tantôt couplés (parfois pour l'amour semble-t-il, sur le point de se faire, en train de se faire ou venant d'être fait) tantôt groupés à plusieurs en des scènes dont certaines se réduisent à des confrontations, découvertes mutuelles, rencontres ou conjonctions pures. Lorsque deux ou quelques personnages sont ainsi conjugués, le sujet, plutôt qu'une anecdote historique situable, est un cas entre autre de mise en présence, comme s'il s'agissait d'illustrer ou de théâtraliser-en un apologue qui aurait pour acteurs ces êtres rassemblés-l'oeuvre mystérieuse d'une réalité, où devrait opérer, tout art figuratif: mettre en présence d'une réalité, au demeurant quelconque, et que cette présence, en tant que telle, soit intensément éprouvée. Pour instaurer cette présence absolue d'un être en vérité fictif ou pour donner au spectateur, alors en position marginale de témoin, l'intime saisie de ce que comporte humainement de crucial le drame plus ou moins secret de toute mise en présence (quand chacun est soi au plus haut point en face ou à coté d'un autre), nul moyen n'est le plus adéquat a