SAINTE FEMME (MARIE-MADELEINE DE PRAGUE ?) Europe... Lot 7

SAINTE FEMME (MARIE-MADELEINE DE PRAGUE ?) Europe Centrale, fin du XIIIe siècle Matériau Marbre rare H. 55,2 cm, L. 17 cm, P. 13 cm Manques visibles Cette magnifique sculpture en marbre représente vraisemblablement Marie-Madeleine. Elle regarde sa main droite qui, à l'origine, devait tenir son pot à onguent, attribut iconographique traditionnel de la Sainte lorsqu'elle est figurée au pied de la Croix. Elle est vêtue d'une robe légère soulignant sa fine silhouette et marquant sa poitrine. Elle porte un lourd manteau relevé par sa main droite et enroulé autour de son bras gauche. Le sculpteur a donné aux retombés des plis la plus grande souplesse et la plus grande nervosité animant ce vêtement avec vigueur. Cette recherche du mouvement se manifeste également dans l'allure générale de Madeleine, toute en courbes et contre-courbes où le déhanché de son corps vers la gauche accentué par les drapés formés au bas de son manteau vient s'opposer à l'inclinaison de son visage vers la droite. Elle est coiffée d'un voile laissant apparaître une chevelure bouclée traitée avec naturalisme et le plus grand soin. Les traits de son visage sont très expressifs, sculptés avec une certaine raideur dénotant avec la souplesse du reste de son corps. Le sculpteur a voulu ici traduire toute la douleur, le désarroi et l'incompréhension de Madeleine devant la tragédie que représente pour elle la Crucifixion de Jésus. Cette tristesse s'observe au regard de sa bouche dessinant une moue prononcée, de son nez anguleux et de ses yeux écarquillés qui se plongent nostalgiquement dans le pot à onguent. Ce tourment visible, la grande expressivité du visage de Sainte Madeleine et les autres caractéristiques stylistiques énoncées peuvent rappeler la sculpture d'Europe Centrale et plus précisément un travail de la région de Prague de la fin du XIIIe siècle. Au cours du XIVe siècle, les tribus slaves vont s'enraciner de plus en plus dans l'actuelle République Tchèque où les grands dignitaires civils et re