Moïse KISLING (Cracovie, 1891 - Sanary-sur-mer... Lot n° 27

En 19171, Moïse Kisling visite Londres, Stockholm et découvre le Midi de la France. Emerveillé par la lumière et les paysages, il rapporte de nombreux tableaux de la côte autour de Saint-Tropez et de Sanary. Les Jardiniers de Provence, par exemple, toile exécutée en 1917, montre les champs bordés d'oliviers, d'amandiers et de figuiers, au travers desquels on aperçoit la mer bleu roi et les collines ocre rouge. Comme nombre de peintres de cette période, Moïse Kisling retournera dans le Midi presque tous les ans. En 1938, il s'y installe durablement se faisant construire une villa à Sanary d'après les plans de son épouse, ancienne élève de l'Ecole des Beaux-Arts. Durant la deuxième guerre mondiale, il s'exile aux Etats-Unis, et revient en France en 1946. En 1948, il fait bâtir un atelier jouxtant sa maison de Sanary où il passera désormais une grande partie de l'année. Le tableau Paysage de Provence, exécuté en 1950, le fut soit à Sanary soit dans les environs proches. Nous sommes au printemps, les arbres fruitiers portent leurs boutons fleuris tandis que dans l'herbe, au premier plan, surgissent de petites pousses vivaces de diverses couleurs. Derrière, on devine les champs, ceux-là que Kisling peignait déjà en 1917 et que décrit Marcel Pagnol dans Jean de Florette : « [Les paysans] y cultivaient des pois chiches, des lentilles, du blé noir, c'est-à-dire des plantes qui peuvent vivre sans eau, et de petites vignes de jacquez, qui avaient défié le phylloxéra »3. Au fond, la mer et les collines rapprochent leurs couleurs bleutées dans une harmonie méditerranéenne. En 1951, la galerie Drouant-David organise une exposition des oeuvres de Moïse Kisling où figura probablement ce tableau puisque son historique mentionne la galerie. Dans le journal Libération du 6 novembre 1951, Guy Dornand citait « les paysages où la lumière du Midi chante sur les vergers. » Ces mots devaient se rapporter au Paysage de Provence. OUVRAGES CONSULTÉS : Jean Kisling, Kisling, Édité Jean Kisling