Une collection privée contemporaine est à l’honneur au musée Guimet : celle d’Hikonobu Ise, japonais épris de porcelaine chinoise, une spécialité par ailleurs solidement implantée sur le marché.
Q uand il s’agit d’acheter de l’art, le collectionneur japonais Hikonobu Ise (prononcez «Isé»), ne se fie qu’à son instinct. À plus de 88 ans, l’homme croit encore aux coups de foudre, mais dans l’optique d’une relation durable : jamais, depuis qu’il s’est offert son premier vase « poussière de thé», en 1980, il n’a songé à se séparer ne serait-ce que d’une seule de ses acquisitions. La pureté d’une forme, la douceur d’une glaçure semblent compter avant toutes choses pour celui qui présente cet été ses porcelaines chinoises au musée Guimet à Paris. Les quelque quatre-vingts pièces retracent ainsi l’histoire de cet art, des monochromes Tang aux doucai de l’époque Qinq, en passant par les bleu et blanc des Yuan et Ming. Ces «chefs-d’œuvre», comme les décrit le catalogue de l’exposition, sont montrés pour la première fois hors du Japon. Sur presque cinq mille objets en la possession d’Hikonobu Ise, un tiers est consacré à la céramique chinoise, le reste se partageant entre les peintures du maître Ogata Kórin, les grands noms de l’art impressionniste et moderne, tels Renoir et Picasso, ou les artistes contemporains nippons. Longtemps restée confidentielle, sa collection sort de l’ombre depuis quelques années, notamment par l’intermédiaire de la fondation culturelle Ise, qu’il crée en 1983 pour soutenir et diffuser la création artistique. En 2012, il dévoile ainsi au musée d’Ishikawa une partie de ses trésors de porcelaine, en grande majorité des céramiques…
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