Après avoir bâti une imposante collection, la baronne a cherché à la vendre mais a buté sur l’évolution du marché de l’art, avant de choisir de la louer à l'État espagnol. Récit.
Elle porte le prénom de Carmen, mais n’a pas grand-chose à voir avec la tragique héroïne de Mérimée, si ce n’est la nationalité, la beauté et du tempérament. Carmen Cervera ou «Tita Thyssen» pour les intimes, avait fait couler beaucoup d’encre à son mariage, en 1985, avec le baron Hans Heinrich von Thyssen-Bornemisza. Elle a de nouveau fait les gros titres ces derniers mois, pour des mobiles artistiques cette fois : après maintes péripéties, sa collection va être prêtée à l’État espagnol pendant quinze ans, moyennant une rente de 6,5 M€ par an. Cet ensemble imposant de quelque 400 œuvres restera pour une longue durée sur le sol ibérique. L’épilogue d’interminables tractations entre une riche héritière avisée et un pays déterminé à ne pas perdre ces œuvres de Canaletto, Fragonard, Courbet, Monet, Degas, Rodin, Matisse ou Picasso… Un des plus beaux ensembles du monde Avec son mari, elle a été à bonne école. Après la Seconde Guerre mondiale, Hans Heinrich – allemand par son père, hongrois par sa mère la baronne Bornemisza – va relancer la puissante entreprise sidérurgique de la Ruhr créée par son oncle et par son père (ce dernier, toutefois, émigrera en Suisse à l’avènement du nazisme) pour en faire un conglomérat international incluant pétrole et construction navale. Devenu richissime, il développe la collection familiale.…
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