Prohibitive. La critique envers les assurances des expositions est récurrente face à des primes à six chiffres. Impuissants, les musées paient les envols du marché du l’art. En période d’inflation et d’augmentation des risques, la faisabilité des grandes expositions est-elle en jeu ?
Deux milliards d’euros. Tel était en 2009, le capital d’œuvres assurées par la Réunion des musées nationaux pour l’exposition « Picasso et les maîtres ». Tonitruant, le montant est similaire pour l’affiche « Manet/Degas » en ce moment au musée d’Orsay, quand il était en 2017 de 1,5 milliard à la Fondation Louis Vuitton lors de la présentation de la collection Chtchouchkine ou de 1,2 Md€ pour l’exposition Gauguin au Grand Palais – un coût tempéré par la présence de nombres d’œuvres d’art graphique aux valeurs moins importantes. À regarder dans le rétroviseur, ces chiffres mirobolants sont récents. « Les grandes expositions des années 1980 et 1990 étaient assurées pour un capital moyen entre 200 et 300 millions de francs », se souvient un courtier aujourd’hui à la retraite. Envol du marché Progressivement les capitaux assurés ont enflé. En 2002, le musée du Luxembourg assurait sa centaine de tableaux signés Modigliani pour « seulement » 700 M€. « La prime d’assurance est un pourcentage de la valeur financière de l’œuvre. Donc fatalement, si le marché de l’art augmente, les primes suivent, même si les taux n’ont de cesse de baisser.» Acquis pour…
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