Somptueusement restauré, l’appartement du duc d’Aumale à Chantilly, décoré par Eugène Lami, nous rappelle que l’éclectisme du second Empire est né sous la monarchie de Juillet.
Après Versailles et Fontainebleau, c’est Chantilly qui rend hommage au «style Louis-Philippe». Retour en grâce qui avait débuté en 1991 avec l’exposition «1814-1848. Un âge d’or des arts décoratifs», organisée par Daniel Alcouffe au Grand Palais. Nombre des œuvres présentées allaient être installées par la suite dans les nouvelles salles du Grand Louvre, mais ne passionnaient alors guère le public. En témoigne cet aparté savoureux lors du déjeuner qui avait suivi le vernissage de «l’Âge d’or», lorsqu’un représentant de LVMH, pourtant sponsor de l’exposition, avait confié à son hôte, avec un sourire complice : «Entre nous, monsieur Alcouffe, tout ça… c’est vraiment très laid.» Entre Louis-Philippe et ses fils, les rôles étaient bien définis. Le roi est l’interlocuteur de la nouvelle classe bourgeoise, qu’il reçoit aux Tuileries car il s’est coupé de la société légitimiste du faubourg Saint-Germain, pour qui il n’est qu’un démocrate fils de régicide. Avec son épouse Marie-Amélie, il se contente de s’installer d’une façon très classique, comme ils l’ont fait jusque-là au Palais-Royal et dans leurs châteaux de Neuilly et d’Eu, avec l’aide d’un vieux complice des monarchies : Fontaine, le rescapé…
com.dsi.gazette.Article : 5910
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