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Djamel Tatah, peintre des solitudes

Publié le , par Virginie Huet

Voilà trente ans que l’artiste peint des âmes sensibles errant seules ou en bande dans un désert monochrome. Rencontre chez lui à Montpellier, alors que le musée Fabre l’honore d’une rétrospective poignante. 

© Franck Couvreur Djamel Tatah, peintre des solitudes
© Franck Couvreur
C’est à l’ouest de la ville, dans une ruelle discrète du quartier populaire de Figuerolles, que Djamel Tatah a élu domicile il y a trois ans. Dans ce lieu commun, de vie, de travail, une simple porte sépare son atelier du reste de la maison où flottent, cet après-midi-là, des effluves de poulet au curry. La cuisine est ouverte et, tandis que Caroline, sa femme et muse, s’y affaire pour leurs invités du soir –l’équipe du musée Fabre au grand complet  –, Djamel peut, sans la quitter, commenter les images aimantées au mur de son bureau rangé, face à la table à manger. Le doigt vengeur de Malcolm  X voisine avec La Lamentation sur le Christ mort de Poussin, un village perché dans les montagnes de Kabylie, terre natale de ses parents qu’il découvre à 14  ans, La Jeune Orpheline au cimetière de Delacroix, le regard dur d’un métayer de coton saisi par Walker Evans en Alabama durant la Grande Dépression. Deuil, foi, misère… De vastes questions se posent à travers ces inspirations glanées dans les livres, les musées, les actualités. Dans ses souvenirs aussi. Car Tatah les photographie  : Caroline dansant face à la mer, Caroline marchant avec une béquille –  fait divers qu’il a d’ailleurs prévu de reconstituer le lendemain…
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