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Animaux princiers et bêtes politiques sous les Lumières

Publié le , par Armelle Fémelat

Ils sont partout : dans les jardins, les ménageries et jusque dans les appartements privés des rois et des princes de France. Deux expositions montrent comment les animaux occupent les coulisses du pouvoir aux XVIIe et XVIIIe siècles. 

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), Trois chiens devant une antilope, Irlande, Russborough... Animaux princiers et bêtes politiques sous les Lumières
Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), Trois chiens devant une antilope, Irlande, Russborough House.
© Alfred Beit Foundation
Chiens, chevaux et chats, singes, cerfs, rennes ou éléphants, coatis ou couaggas, cygnes, faisans et autres pigeons  : ils se comptent par milliers et par centaines d’espèces à Versailles, en moindre proportion à Chantilly. Ils sont auxiliaires de travail, ressources alimentaires, compagnons de vie ou animaux d’ornement. Les premiers contribuent pleinement à la vie et à la survie du domaine, répartis en divers lieux de la ménagerie et des fermes  : le « ménage de Bucan », la maison de Sylvie puis la ferme de Vineuil à Chantilly, la ferme de la nouvelle ménagerie de Louis  XV à Versailles puis celle du hameau de la Reine à Trianon. Auxiliaires de guerre et de chasse, activités nobles d’entre toutes, chiens et chevaux jouissent quant à eux d’un statut distinctif. Objets de tous les soins, ils sont au premier rang des cérémonies officielles et de toutes les festivités. Sous le Roi-Soleil, pas moins de 2  000  chevaux vivent à Versailles, entre Grande et Petite Écuries, tandis que 300  chiens de chasse logent au grand chenil. Sans grande surprise, certains canidés vivent au plus près des têtes couronnées, qui leur témoignent davantage d’égards qu’à certains courtisans –vexés, on s’en doute  ! Louis  XIV décide ainsi d’installer les niches de ses chiennes préférées dans la première pièce de ses cabinets privés, à la place du billard. Il demande aussi à Desportes de portraiturer ses chiennes courantes, comme le fera plus tard Louis  XV, qui sollicitera également Oudry. Ils inscriront en lettres d’or les noms de Folle, Blonde, Blanche et des toutous favoris. Puis, « le goût des chats s’installe à Versailles grâce à Louis  XV et Marie Leszczynska qui sont tous deux de vrais passionnés de chats, et les défendent …
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