Diane et ses compagnes au bain
Toile
86 x 122 cm
Pieter van der Faes, plus connu sous le nom de Sir Peter Lely, est un peintre hollandais d’origine flamande qui s’installe, dès 1641 en Angleterre. Il devient alors le peintre officiel de Charles Ier et de Charles II et il se forge une solide renommée de portraitiste. Néanmoins, si l’histoire de l’art retient de lui son talent pour le portrait, il débute sa carrière comme peintre d’histoire et excelle dans ce domaine. Formé à Haarlem auprès de Frans de Grebber, il y développe le goût de la peinture mythologique et produit alors des « paysages à petites figures » et « des compositions historiques » tels que décrits par le biographe Richards Grahams en 1695.
Les épisodes mythologiques sont des sujets idéaux pour Lely qui aime peindre des paysages poétiques ainsi que la sensualité des nus féminins dont les chairs sont modelées par une douce lumière blonde. Que cela soit dans ses tableaux Nymphes se baignant (Musée des Beaux-arts, Nantes), Moïse sauvé des eaux (Musée des Beaux-arts, Rennes) ou l’Enlèvement d’Europe (localisation actuelle inconnue), on retrouve l’influence vénitienne du Titien dans le charme souple de ses figures ainsi qu’une ascendance hollandaise dans ses paysages pittoresque dépeints à contre-jour. Ces caractéristiques sont propres à la période haarlemoise du peintre ainsi que dans les premières années de sa carrière en Angleterre. Vers 1650, plus aucun tableau de ce genre n’est connu de Lely ; il se consacre alors exclusivement aux portraits.
Diane et ses nymphes à la fontaine, conservé au Yale Center for British Art à New Haven, est à replacer au tout début de la période anglaise de Lely au même titre que ses Nymphes endormies près d’une fontaine (Dulwich College, Londres). Notre tableau est donc une autre version du peintre. Si la disposition des personnages reste la même, quelques différences sont à noter. Tout d’abord au niveau de la fontaine qui est plus rapprochée et dont les parties inférieures et supérieures ont été simplifiées. Le chemin qui se profile au fond à gauche accueille à présent un couple de cerfs. La palette chromatique sort des habitudes de Lély : les couleurs sont froides, notamment dans les chairs qui sont plus grises, et plus saturées au niveau des tissus des vêtements. Néanmoins, les figures sont plus abouties que celles conservée au Yale Center for British Art, les traits ont perdu de leur mollesse et gagnent en raffinement. Notre version pourrait être donc plus tardive et à rapprocher de la période portraitiste de Lély.
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