Une biographie fournie, une belle exposition au musée de l’Orangerie remettent en lumière Paul Guillaume, ardent marchand et collectionneur qui, à partir de 1914, défendit la peinture moderne et les arts premiers. Pourtant, sa vie fut brève.
Il aura passé comme un météore », déclara le marchand Amboise Vollard à propos de son confrère Paul Guillaume. Une carrière fulgurante en effet. Elle dure vingt années à peine : de 1914, date d’ouverture de sa première galerie, à 1934 où il meurt prématurément d’une péritonite, à 42 ans. Quel que soit l’âge auquel il pose pour « ses » artistes – Derain, Modigliani, De Chirico, Van Dongen –, le galeriste – petite moustache bien taillée, élégant en cravate ou nœud papillon – a l’air sûr de sa réussite. Paul Guillaume débute comme mécanicien dans un garage, avenue de la Grande-Armée à Paris, fréquenté par une clientèle huppée. Dire qu’il va passer de l’huile de vidange à la peinture à l’huile… La fabrication des pneus requiert du caoutchouc importé. Et voilà qu’en ouvrant une caisse en provenance du Gabon, Paul découvre des statuettes africaines, cadeau de l’expéditeur. Une révélation ! Il obtient de son patron l’autorisation de les installer en devanture, où Apollinaire, féru d’arts premiers, va les remarquer. Légende ? L’anecdote est rapportée par une historienne de l’art, Sylphide de Daranyi, dans la biographie documentée de Paul Guillaume qu’elle vient de publier. Toujours est-il que le poète Apollinaire prend sous son aile ce jeune passionné qui fréquente les musées. Il le conseille, l’introduit…
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